Première formation du Sud algérien à évoluer en Ligue 1, la JS Saoura est en train de battre un véritable record avec 46 matches sans défaite à domicile. Créé en 2008, le club, cher à Mohamed Zerouati, a su gravir les échelons pour atteindre en 2012 la Ligue 1. Depuis, le club sudiste s'est forgé une réputation de solide formation de la Ligue 1. En 2017, il avait même pris part à la compétition prestigieuse de la Ligue des champions africains, grâce à sa seconde place décrochée derrière l'USM Alger en 2016. Cette saison, en dépit des 3 défaites de suite en déplacement, hasard du calendrier, devant les promus l'US Biskra (0-1), l'USM Blida (0-1) et le Paradou AC (0-3), la JS Saoura, avec ses 31 points, est toujours en course pour le podium et reste aussi qualifiée pour les quarts de finale de la coupe d'Algérie. Mais ce qu'il faut savoir à propos de cette formation, c'est qu'elle est invaincue au stade du 20 Août de Béchar depuis le 24 janvier 2015. Ce jour-là, la JS Saoura a été surprise par Zerdab, qui a inscrit le seul but de la partie dans le temps additionnel pour l'équipe du MO Béjaïa. Mais depuis, la formation sudiste a enchaîné une série—toujours en cours— de 46 matches à domicile sans défaite. La JSS a remporté 34 victoires contre 12 matches nuls et a inscrit 79 buts pour seulement 23 buts concédés. Nous avons voulu percer le secret de cette réussite en posant la question à l'entraîneur de l'équipe, Karim Khouda, qui a fait un autre come-back au club. Il nous a répondu : «Le comportement des joueurs est différent à la maison. Est-ce la pression des supporters ou les joueurs veulent faire plaisir à leur président Mohamed Zerouati et leur public ? Je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c'est que l'attitude des garçons est complètement différente par rapport aux matches à l'extérieur, même s'ils font le jeu et se procurent des occasions de but.» Comme Karim Khouda, le buteur de l'équipe, Mustapha Djallit, est invaincu à Béchar. Il a tenté de donner son explication : «Il n'y a aucun secret. Quand nous entrons sur la pelouse à Béchar, nous devons, à chaque fois, faire le jeu en imposant un pressing. C'est vrai que certains adversaires viennent jouer le nul en se cantonnant à 9, voire à 11 derrière. C'est vrai que nous trouvons des difficultés, mais souvent nous parvenons à marquer soit dans le jeu ou sur les balles arrêtées. Le plus important pour nous, les joueurs, est quand on pénètre sur la pelouse est de gagner, en comptant sur nos supporters qui nous boostent.» GRANDIR Certains expliquent les résultats de l'équipe de la JS Saoura par l'intimidation qu'auraient subie les adversaires, voire les arbitres afin de faciliter les victoires de la JS Saoura. Le coach Khouda réfute ces accusations : «Pour ma part, je n'ai jamais vu d'incidents à Béchar. J'ai vu dans le couloir à la fin des matches des dirigeants des clubs adverses mécontents par l'arbitrage, mais il n'y a jamais eu de problèmes. Car s'il y aurait eu des dépassements graves, la télévision l'aurait montré et le club aurait été sanctionné. Ce qui n'est pas le cas.» Djallit partage le même avis avec son coach avant d'ajouter : «Nous, on joue toujours nos matches avec le même état d'esprit, celui d'essayer de gagner même en déplacement, bien que nous n'avons pas eu la même réussite. Mais à Béchar, tout se joue sur le terrain. Il n'y a ni intimidation, ni gris-gris.» Le meilleur buteur du club affirme, par ailleurs, que lui et ses coéquipiers veulent bien maintenir cette série sans défaite le plus longtemps possible, bien qu'il rêve de décrocher la coupe d'Algérie en fin de saison. Enfin, l'entraîneur Karim Khouda conclut en déclarant : «Quand on entre sur le terrain, c'est toujours pour gagner. Depuis trois ans, le club est en train de grandir. Il faudra à présent gagner quelque chose afin de devenir grand.» C'est tout le mal qu'on souhaite à cette formation qui a su se faire respecter par tous les clubs de la Ligue 1.