Le numéro deux de l'Unicef, le Britannique Justin Forsyth, a démissionné de ses fonctions après avoir été accusé de comportement inapproprié envers des femmes, alors qu'il travaillait pour l'organisation Save the Children, a annoncé hier le Fonds des Nations unies pour l'enfance. «La directrice de l'Unicef, Henrietta Fore, a accepté aujourd'hui la démission de son adjoint Justin Forsyth», indique un communiqué. Ce dernier travaillait depuis deux ans à Unicef. «Nous sommes reconnaissants envers M. Forsyth pour son travail au cours des deux dernières années pour défendre les enfants les plus vulnérables et aider la mission de l'Unicef à sauver des vies d'enfants. Cette mission est désormais plus importante que jamais», ajoute le communiqué de la patronne du Fonds des Nations unies pour l'enfance. L'Unicef a assuré n'avoir pas été au courant des accusations de «comportement inapproprié» qui avaient été portées contre Justin Forsyth avant qu'il ne soit engagé au Fonds. Trois employées de Save the Children ont accusé Justin Forsyth, alors qu'il dirigeait cette ONG britannique, d'avoir eu à leur égard un comportement déplacé. Ce dernier leur aurait envoyé des messages inappropriés et aurait fait des commentaires sur leur tenue vestimentaire. Ces accusations sont survenues dans le sillage du vaste scandale touchant l'organisation britannique Oxfam, incluant des faits de prostitution en Haïti. D'ailleurs hier, le gouvernement haïtien a décrété «la suspension pendant deux mois des activités de l'ONG britannique Oxfam» après la révélation d'abus commis par certains de ses employés après le séisme de 2010 qui avait ravagé le pays, dont le recours à des prostituées. Tolérance zéro Le ministère haïtien de la Planification et de la Coopération externe a justifié cette mesure en expliquant qu'une «faute grave» avait été commise, les autorités judiciaires et policières haïtiennes n'ayant pas été informées au moment des faits. Oxfam est une confédération d'une vingtaine d'organisations humanitaires qui emploie 10 000 personnes à travers le monde et plusieurs dizaines de milliers de volontaires. L'ONG britannique Oxfam se trouve dans la tourmente depuis la révélation d'abus commis en Haïti par certains de ses employés après le séisme de 2010. Ces derniers jours, d'autres révélations ont émergé : plusieurs employés d'Oxfam sont accusés d'avoir commis des viols au cours de missions humanitaires au Soudan du Sud et des abus sexuels au Liberia. Dans un communiqué de presse publié sur son site internet, Justin Forsyth dit démissionner «le cœur lourd». Remerciant ses collègues, il précise que sa décision n'est pas liée directement aux accusations portées à son encontre, estimant que «ses erreurs» passées ont déjà été traitées. Il précise avoir, à l'époque des faits, formulé des excuses sans réserve et en «face à face». «Je m'en excuse encore», ajoute-t-il Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a édicté une règle de tolérance zéro pour tout comportement sexuel inapproprié qui serait commis au sein de l'organisation ou de ses agences.