Sous la baguette du maestro Hacène Larbi qui dirige l'Orchestre symphonique national pour la seconde fois, les fidèles de la musique savante se sont laissé aller à des moments féeriques procurés par des œuvres puisées dans un répertoire d'œuvres universelles. L'Orchestre symphonique national s'est produit mercredi dernier au TNA Mohieddine Bachtarzi pour tremper son public, en l'espace de 1h 45', dans une atmosphère où fusionnent les airs idylliques et l'esthétisme du drame. Méticuleux sur la phrase musicale, le maestro et compositeur Hacène Larbi, qui dirigeait de main de maître (sans baguette) les 44 instrumentistes de l'orchestre, ouvrait le « bal » de la soirée avec Siegfried-Idyll, une pièce du compositeur allemand Richard Wagner dont la mélodie relaxante, égrenée sur 25', se veut un hymne à la paix et au calme. L'ensemble orchestral enchaîne avec une œuvre de Gustav Mahler, intitulée Kindertotenlieder que rehausse la mélodie vocale de la mezzo-soprano japonaise Mari Kobayashi qui fait son entrée pour déclamer une suite d'arias sous forme de douces plaintes dédiées au lyrisme postromantique. La cantatrice a charmé l'oreille des convives à travers une partition émouvante où se combinent le lyrisme douloureux de la mélodie, l'accent poignant des complaintes et les alertes et vigoureux poèmes. Après une courte pause, l'orchestre nous a proposé, dès l'entame, une offrande musicale, l'ultime recueil du virtuose compositeur Jean-Sébastien Bach, L'Art de la fugue dont l'écriture apparaît sous différentes formes. Un chef-d'œuvre composé de quatre suites exécutées dans un orchestre réduit où la badinerie du flûtiste et le pincement de cordes des violoncellistes dialoguent avec le beau d'un soir, évoqué par l'aria de la cantatrice en Si mineur. Suit le pupitre des instruments à vent (flûtes, hautbois, trompette, clarinette, cor, basson, trombone), accompagnés dans la mesure par le permier violon Abdelkrim Kara et la pianiste Atika Khodja qui revisitent l'œuvre Ave Maria, une composition à teneur religieuse de Charles Gounod. Le Jardin féerique est cette autre œuvre exhumée du génie de Maurice Ravel (auteur du fameux Boléro) que l'orchestre interprète de fort belle manière. Une pièce remarquable aussi bien dans la précision de son dessin mélodique que par la richesse de son orchestration nerveuse, mais non pas moins féline, dont la percussion (timbale) et le cuivre sont introduits comme des artifices calculés. En guise de finale, le maestro Hacène Larbi nous gratifie avec une œuvre de l'auteur Abdelouahab Salim, intitulée Djurdjura, exécutée dans un tempo vif et accéléré, longuement applaudie par le public. Signalons que l'OSN s'est envolé le lendemain (jeudi) pour gratifier le public d'El Bahia d'une autre prestation au Théâtre régional d'Oran.