Le groupe pétrolier français Total a annoncé, jeudi dernier, la finalisation de l'acquisition de Maersk Oil, une société danoise d'exploration-production pétrolière détenant des actifs en Algérie. «Cette opération vient (…) consolider d'autres zones de croissance de Total, notamment en Algérie et dans le Golfe du Mexique aux Etats-Unis», a indiqué un communiqué du groupe français. Sonatrach et le ministère de l'Energie n'ont pas encore réagi à l'annonce de l'acquisition par Total des actifs algériens de Maersk Oil. Cette opération pose la question de la conformité ou non de la transaction au droit de préemption institué à travers la loi de finances complémentaire 2009. La compagnie pétrolière danoise Maersk Oil, filiale pétrolière d'A. P. Moller-Maersk, est présente dans l'amont pétrolier et gazier en Algérie depuis de nombreuses années, notamment sur les champs de Hassi Berkine, la deuxième plus grande province pétrolière après Hassi Messaoud. La firme danoise y détient 12,25% sur le périmètre Berkine et 5% sur l'association Ourhoud. Fin 2016, la compagnie Sonatrach avait annoncé, dans un communiqué, avoir signé avec la compagnie danoise un mémorandum d'entente portant sur le renforcement de leur coopération dans le domaine des hydrocarbures. En 2012, la firme danoise avait remporté avec l'américain Anadarko une compensation financière record de 4 milliards de dollars dans l'affaire des profits exceptionnels qui l'opposait à la Sonatrach. L'acquisition de Maersk Oil, annoncée en août dernier pour 7,45 milliards de dollars, permet par ailleurs au groupe français de renforcer sa position de leader au Royaume-Uni et en Norvège, et d'étendre ses activités au Danemark, faisant ainsi de Total le 2e opérateur le plus important en mer du Nord, avec une production de 500 000 barils équivalent pétrole par jour (bep/j) d'ici 2020. Globalement, cette opération apporte à Total environ 1 milliard de barils équivalent pétrole de réserves et ressources 2P/2C, principalement situées dans des pays de l'OCDE, et une production supplémentaire d'environ 160 000 bep/j dès 2018, qui devrait croître à plus de 200 000 bep/j à l'horizon 2020. «Cette acquisition majeure est une réussite à bien des égards. Tout d'abord, elle illustre notre stratégie de miser sur nos forces en confortant notre ancrage dans des zones-clés pour Total, telles que la mer du Nord, pour y renforcer notre leadership. Ensuite, elle nous permet d'acquérir des actifs de qualité, à point mort bas ce qui renforce notre portefeuille mondial. Enfin, l'excellente complémentarité des actifs de Maersk Oil et de ceux du groupe permettra de générer des synergies supérieures à 400 millions de dollars par an», a souligné Patrick Pouyanné, président-directeur général de Total, cité dans le communiqué. L'accord prévoit qu'A. P. Moller-Maersk recevra l'équivalent de 4,95 milliards de dollars en actions Total (environ 97,5 millions d'actions sur la base d'un prix égal à la moyenne des cours cotés des 20 séances de Bourse ayant précédé le 21 août 2017) et Total reprendra à son compte 2,5 milliards de dollars de dette de Maersk Oil.