Le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a sévi hier en ordonnant le limogeage du président- directeur général du groupe Sider, Bediar Ali, avons-nous appris de sources proches du ministère de l'Industrie. Cette décision a été exécutée lors d'une Assemblée générale extraordinaire (AGex) tenue, dans l'après-midi d'hier, au siège du groupe Imétal à Alger. La même AGex a désigné Aouchiche Lakhdar, un haut cadre issu du même groupe, pour le remplacer. «Le ministre Yousfi était ferme hier lorsqu'il a instruit le patron d'Imétal de limoger le PDG du groupe Sider et tranché en faveur de son remplaçant, un haut cadre dont la compétence en management sidérurgiste n'est plus à présenter. Il était temps de procéder à ce changement car le groupe Sider, avec ses filiales, a trop souffert de l'incompétence des uns et de l'affairisme des autres», estiment les sidérurgistes qui ont accueilli cette information avec un contentement général. Le choix de Aouchiche Lakhdar à la tête du groupe Sider n'est pas fortuit, faut-il relever. C'est un haut cadre, issu du groupe Sider au niveau duquel il a occupé plusieurs importantes responsabilités. Il est détenteur de nombreux diplômes des grandes écoles françaises dont un d'audit juridique et ressources humaines décroché en 1992 de l'Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales de Paris. De son côté, le ministre, Youcef Yousfi, n'en est pas à son premier coup de maître puisqu'il a, quelques semaines auparavant, sévi encore contre le désormais ex-PDG du groupe Imétal, Ahmed Yazid Touati, limogé pour incompétence et mauvaise gestion. Il a été remplacé par Abdelhakim Maouche qui, avec son adjoint Tarek Bouslama, ont relevé le défi d'un secteur malade de ses dirigeants, en majorité issus du secteur du bâtiment. «Le département capital marchand du ministère de tutelle veille toujours sur la situation qui prévaut au complexe de Sider El Hadjar et surtout sur l'avenir de la sidérurgie en Algérie», notent les mêmes sources. Ainsi, avec ces dernières décisions ministérielles, le groupe Sider a pu recouvrer sa vocation sidérurgique, nécessaire pour concrétiser l'autonomie de l'Algérie en la matière. Quant aux cadres limogés, ils auront, selon des indiscrétions, des comptes à rendre quant à leur gestion antérieure tant à Imétal qu'au groupe Sider. A suivre…