Depuis plus d'une vingtaine d'années, les deux salles de cinéma de la ville de Relizane, à savoir le Casino-cinéma ou encore le Rex, sont fermées, au grand dam des amoureux du 7e art. La première salle, Le Casino, est l'otage d'un litige inextricable entre les héritiers de son propriétaire, un particulier. De ce fait, la salle est complètement abandonnée et est en proie à une manifeste dégradation. Quant à la salle Le Rex, elle fut aménagée par les collectivités locales et transformée en salle de conférences, où sont souvent tenus les meetings des politiciens durant leurs différentes campagnes. La fermeture de ces salles n'a pas manqué de pousser les jeunes et les associations à galérer pour trouver des espaces de loisirs et de divertissements. «C'est impensable que notre chef-lieu de wilaya soit privé de telles structures culturelles, les plus à même de procurer la détente et les loisirs pour une jeunesse friande de voir les dernières nouveautés des grandes productions cinématographiques mondiales, sur grand écran», a souligné un quadragénaire, non sans se rappeler les moments fastes des années 1970, l'âge d'or des salles obscures en Algérie. «C'est dans l'enceinte de ces salles que les enfants et les jeunes des années 1970 ont découvert les productions du grand Hollywood», a-t-il lancé, en ajoutant : «Pendant ces années, nous les enfants du Toub (ndlr : localité de Relizane), quand nous étions privés d'électricité, nous trouvions refuge dans ces établissements pour notre défoulement et nous réjouir de voir les films, à l'instar de Le Bon, la Brute et le Truand ; Il était une fois dans l'Ouest ; Et pour quelques dollars de plus ; Danse avec les loups, ou encore Impitoyable ; nous avions aussi connu les grandes stars telles que Gary Cooper, John Wayne, Henry Fonda, Kirk Douglas, Anthony Quinn, Robert Mitchum, Charles Bronson, Lee Marvin et autres.» Et de conclure : «Le cinéma nous a forgés en quelque sorte et je déplore l'absence des salles obscures aujourd'hui à Relizane.» Un autre trouve que ces salles sont témoins d'un passé florissant et méritent une réelle considération. «Il est temps de valoriser notre patrimoine immobilier», dit-il. Lors de sa dernière visite à Relizane, Azzeddine Mihoubi, ministre de la Culture, a promis de prendre en charge le dossier de ces salles, mais depuis rien n'est venu confirmer ses déclarations.