Le parti de Ali Benflis, Talaie El Hourriyet, se dit «préoccupé» par le mécontentement de certaines populations de la bande frontalière de l'extrême sud du pays. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau politique, la formation de Benflis appelle les pouvoirs publics à l'ouverture en urgence d'un dialogue constructif avec «les représentants légitimes des populations de ces régions» et à prendre le temps nécessaire pour écouter leurs doléances afin d'apporter les réponses adéquates à cette situation tendue. «Le bureau politique suit de près les protestations économiques et sociales des populations de certaines zones frontalières les plus au sud de notre pays, qui sont dues au retard observé dans le développement économique et social local et dans les infrastructures de base», affirme cette formation pour laquelle «toute approche politico-administrative visant à diviser les catégories de citoyens est inacceptable, déraisonnable et irresponsable». Le parti de Benflis enchaîne en brossant un tableau noir de la situation socioéconomique du pays qui va de plus en plus mal. Le BP de Talaie dit ainsi avoir noté «avec une grande préoccupation l'absence d'une stratégie efficace pour faire face à la crise». Il affirme que «la situation économique continue de se dégrader ainsi que le confirment tous les indicateurs objectifs et sérieux de l'économie nationale». Pour ce parti, qui réclame le retour à la légitimité des urnes, «les déclarations contradictoires des membres du gouvernement en charge du secteur économique, que ce soient les finances publiques, le commerce extérieur, le montage de véhicules ou les subventions, en plus du recours à l'impression de l'argent sans limite et sans contrôle indépendant, le manque de stabilité juridique et de transparence dans la prise de décision économique, empêchent et repoussent les investisseurs potentiels algériens ou étrangers». Sur le plan social, le BP de Talaie El Hourriyet dénonce le recours systématique à la répression des mouvements de protestation et l'atteinte au droit syndical. Pour ce parti, il n'y a aucune volonté politique de prendre en charge les revendications socioprofessionnelles des différentes catégories de travailleurs. Il cite le cas des médecins résidents qui sont à leur quatrième mois de grève, sans que les autorités leur proposent des solutions aux problèmes soulevés. Ce parti relève, dans ce sillage, l'absence de canaux de médiation pour régler les conflits socioprofessionnels. Talaie El Hourriyet condamne par là même la multiplication des actes d'intimidation contre les syndicats autonomes, à travers notamment de nouvelles conditions impossibles à satisfaire, fixées par le ministère du Travail au sujet de leur représentativité. Pour la formation de Benflis, le pouvoir en place poursuit ainsi sa «fuite en avant» en œuvrant à «gagner du temps» et à «retarder le changement» nécessaire pour faire face à la crise et aux défis multiples que doit relever le pays.