La candidature pour un 5e mandat du président Bouteflika fait peu de doute, même si le docteur Ould Abbès continue de refuser d'aborder la question, malgré l'insistance des journalistes, présents lors de l'installation de la commission nationale en charge de rédiger le document final, établi à partir des rapports transmis par les 48 wilayas, et qui doit être remis au président de la République et président du parti. «Il ne s'agit pas uniquement d'un bilan comptable, a précisé le patron du parti, mais de réalités basées sur tout ce qui a été accompli depuis l'accession du Président à la tête de l'Etat.» En gros, pour le chef du FLN, l'Algérie a connu deux périodes cruciales : une période de disette et de malheur et une autre de prospérité et de bonheur, grâce à la «clairvoyance» du président Bouteflika. Même si M. Ould Abbès ne veut pas aborder la candidature du Président, préférant laisser la primeur de l'annonce au locataire d'El Mouradia, elle ne devrait avoir lieu qu'au dernier moment, soit quelques jours avant la clôture des candidatures. Pour l'heure, le secrétaire général du FLN prépare le terrain et déroule le tapis rouge au Président avec un document qui est censé répondre à ses détracteurs qui l'accusent d'avoir dilapidé plus de 1000 milliards de dollars. «C'est un document qui va rappeler les réalisations effectuées par le Président, annonce le patron du parti. C'est également une base de travail pour la prochaine période 2020-2030.» La présence au sein de la commission d'El Okbi Haba, secrétaire général à la Présidence, et de Benamar Zerhouni, le conseiller et la plume du Président, sont autant d'indices sur l'importance de la démarche initiée par le patron du FLN. Si le parapluie présidentiel offre à M. Ould Abbès une certaine protection contre ses adversaires, il n'en demeure pas moins qu'il fait face à une série de remous depuis sa décision de faire comparaître devant la commission de discipline certains militants du parti, dont le député Tliba et le sénateur Benzaïm. Si pour le premier, on semble se diriger vers un simple avertissement après la rencontre qui a regroupé les deux hommes au Sénat, cela ne semble pas le cas du sénateur et membre du CC Abdelwahab Benzaïm, qui est convoqué dimanche devant la commission de discipline. M. Benzaïm a décidé de refuser de répondre à la convocation et de mener une fronde contre le secrétaire général en lançant une pétition, qui aurait été signée par une «centaine de membres du comité central», selon l'intéressé. Mais au parti, le bras de fer entre les deux hommes cache en réalité une lutte à distance entre le patron du FLN et Tayeb Louh, ministre de la Justice et candidat officieux à la direction du parti. Sur sa page Facebook, M. Benzaïm ne cache pas l'estime qu'il porte au ministre de la Justice dont il souhaite sa désignation à la tête du gouvernement en remplacement de M. Ouyahia. Face à la polémique et en réponse aux attaques du sénateur, M. Ould Abbès a assuré ne pas être concerné par le fonctionnement de la commission de discipline. «Je n'ai aucune influence sur elle», a assuré le patron du parti.