Compte tenu de la sécheresse persistante qui affecte la région presque régulièrement, les services de l'hydraulique ont appris à ne plus compter sur les ressources superficielles pour alimenter la population, surtout dans les grands centres urbains. Bon an mal an, les deux barrages que compte la wilaya n'emmagasinent que 30% de leur capacité globale de stockage, qui est estimée respectivement à 285 et 116 millions de mètres cubes. L'un d'eux, en l'occurrence l'ouvrage de Oued Fodda, destiné spécialement à l'irrigation, n'est plus utilisé pour cet usage depuis septembre dernier. C'est le cas également pour celui de Sidi Yacoub qui est désormais réservé à l'AEP du chef-lieu de wilaya et d'une dizaine de localités situées sur le couloir Chlef-Ténès, jusqu'à l'extrémité ouest du littoral. Partant de ce constat, les mêmes services ont lancé, dès le début de l'année en cours, un programme d'urgence visant à renforcer les capacités actuelles de mobilisation du précieux liquide. Celui-ci a touché dans un premier temps la ville de Chlef où l'on a procédé à la reprise de l'ancien réseau de distribution, à partir des forages de la plaine d'Ard El Beidha. Selon le sous-directeur de l'Hydraulique, en charge des programmes d'alimentation en eau potable, ce programme est sur le point d'être réceptionné et mis en service pour les besoins de la population locale. Il dégagera une quantité supplémentaire de 8 600 mètres cubes par jour, qui viendront s'ajouter aux 20 000 autres prélevés quotidiennement du barrage de Sidi Yacoub. D'après lui, ce volume permettra d'assurer un approvisionnement normal des abonnés de l'agglomération de Chlef et ses environs. Une nouvelle station de dessalement L'opération qui a nécessité 60 milliards de centimes, a porté sur la réhabilitation des anciens forages et la réalisation de nouvelles stations de pompage. Une action similaire a été engagée au niveau de la ville côtière de Ténès, sur le forage principal de Treghnia, en vue d'améliorer l'approvisionnement des habitants qui se plaignaient de l'insuffisance de cette substance vitale. Le responsable de l'hydraulique nous apprend également qu'un autre projet, visant à augmenter davantage la dotation au profit de cette commune, a été retenu par le ministère des Ressources en eau et sera mis en chantier au début de l'année prochaine. Il s'agit d'une station de dessalement de l'eau de mer, de type monobloc, qui sera implantée sur le site de Mainis, à 5 km à l'ouest de Ténès. A en croire notre interlocuteur, celle-ci devrait voir le jour avant l'été 2007 et produira 5 000 mètres cubes par jour pour l'usage domestique. « C'est une solution alternative au manque d'eau que connaît la région, en attendant le lancement d'une station de grande capacité, sur le même lieu, à l'initiative du ministère de l'Energie et des Mines », souligne-t-il. Les populations rurales souffrant du même problème, n'ont pas été oubliées puisqu'une opération de réalisation de nouveaux forages au profit des zones déshéritées a été décidée par le ministère de tutelle et sera bientôt lancée, selon le même responsable. D'un montant global de 15 milliards de centimes, elle touchera une douzaine de localités dont la ressource est jugée faible. Exceptionnellement, la cité urbaine de Ouled Mohamed, à la périphérie sud-est de Chlef, a été incluse dans ce programme afin de remédier à l'urgence, compte tenu de la saturation de l'ancien forage.