L'unique barrage utilisé pour l'irrigation de la plaine du Cheliff est presque à sec, puisqu'il ne contient que 1,4 million de mètres cubes, sur une capacité globale de stockage de 116 millions de mètres cubes. Selon le directeur de l'Hydraulique, il n y a pas eu assez d'apports sur les bassins versants de cet ouvrage situé au sud-est de la wilaya, à la limite avec l'Ouarsenis. L'année dernière, il emmagasinait, selon la même source, 17 millions de mètres cubes, dont une grande partie a été utilisée pour l'irrigation des 4 000 hectares d'arboriculture. Une fois ce volume épuisé, le barrage a dû être fermé depuis septembre dernier, laissant les irrigants dans un grand désarroi, compte tenu de la sécheresse persistante qui affectait la région. Il faut savoir que les récentes chutes de pluie n'ont pas eu l'effet escompté sur les ouvrages hydrauliques que compte la wilaya. Le second ouvrage, implanté à Sidi Yacoub, n'en est pas mieux loti, puisqu'il accuse lui aussi un grand déficit, dans la mesure où il ne compte que 30 millions de mètres cubes sur une capacité de stockage estimée à 285 millions de mètres cubes. Cette quantité est réservée exclusivement à l'alimentation en eau potable du chef-lieu de wilaya et d'une dizaine d'autres communes du nord. Les services de l'hydraulique misent sur les futures précipitations pour combler progressivement le manque constaté. Il est à rappeler que trois nouveaux barrages sont prévus au nord et au sud de la wilaya, afin de renforcer les capacités de mobilisation de la ressource destinée aussi bien à l'alimentation des populations qu'à l'irrigation. Faute d'infrastructures du genre, plusieurs millions de m3 d'eau se jettent dans la mer, selon des spécialistes. Actuellement, il n'existe que deux ouvrages dans la région, dont le niveau a beaucoup baissé à cause de la sécheresse et l'un d'eux est à moitié envasé. Nouveaux projets Les dossiers des nouveaux projets ont été finalisés et transmis au ministère des Ressources en eau pour approbation et inscription, avons-nous appris récemment auprès d'un responsable de la direction de l'Hydraulique. Deux d'entre eux ont fait l'objet d'une nouvelle étude technique de faisabilité, effectuée par des organismes spécialisés relevant du même ministère, indique la même source. Il s'agit des barrages de Bouhallou et de Taghzout, situés respectivement dans les communes de Sidi Akkacha et Talassa, non loin du littoral allant de Ténès jusqu'à El Marsa. Le premier cité, dont la première étude remonte à 1974, a été lancé en 1978 avant d'être abandonné deux ans plus tard à cause, semble-t-il, de l'insuffisance de l'enveloppe financière dégagée pour cette opération. La première partie des travaux a consisté en la réalisation de canaux d'irrigation qui devaient être raccordés au nouveau barrage qui n'a jamais vu le jour. Ce n'est que dernièrement que le dossier y afférent a été relancé par les services de l'hydraulique, sur la base, apprend-on, d'une autre étude d'optimisation et d'utilité de cette infrastructure autant pour l'agriculture que pour l'AEP de la région côtière de Ténès. L'autre ouvrage, prévu à 7 km du rivage, est destiné également au même usage compte tenu du déficit hydrique énorme que connaît cette partie de la wilaya. Ce qui est valable pour le nord, l'est aussi pour le sud de Chlef dont les besoins en eau ne cessent de croître pour les mêmes raisons. Les services concernés ont prévu depuis longtemps un second barrage sur l'oued Lagh, juste à côté de celui de Sidi Yacoub qui est utilisé exclusivement pour l'AEP du chef-lieu de wilaya et d'une dizaine d'autres communes. Avec cette doublure, l'on veut réserver l'un pour l'alimentation en eau potable et l'autre pour l'irrigation. Les trois projets figurent comme des actions prioritaires dans le programme de développement du secteur, arrêté pour les années à venir.