Sans nommer les responsabes, le wali a déclaré qu'il y a eu des dépassements graves dans de nombreux dossiers qui relèvent de la justice. Il a culpabilisé les anciens maires qui ont détourné l'habitat rural, pour en faire de nouvelles agglomérations, au détriment de la forêt et des terres agricoles. La première session ordinaire de l'APW d'El Tarf, qui s'est tenue mercredi et jeudi 29 et 30 mars, a été levée sur un goût d'inachevé. Les observateurs avertis sont restés sur leur faim, après les interventions des uns et des autres, et tout particulièrement celle du wali d'El Tarf, Mohamed Belkateb, en poste depuis 9 mois. Si les nouveaux élus ont, comme tous leurs prédécesseurs depuis des décennies, fait dans la louange excessive, voire lassante, à l'adresse du chef de l'exécutif, lui par contre a remis en question leurs interventions glorifiantes. Il a qualifié de «véritable catastrophe» la situation dans quasiment tous les secteurs, y compris le culturel et le sportif. Le chef de l'exécutif a déclaré qu'il a eu à constater, sans les nommer, des dépassements graves dans de nombreux dossiers qu'il tente aujourd'hui de régler pour ne pas avoir à envoyer des gens devant la justice et en prison. Pour lui, ces affaires ont pour origine l'absence de suivi des projets et la bureaucratie qui lui est associée et qui ont conduit au pourrissement et à la corruption. Le wali a ajouté qu'il a évité, comme à son habitude, de convier la presse pendant près de deux mois à des réunions de l'exécutif pour éviter que ces affaires ne s'ébruitent, car elles auraient sans aucun doute fait la une de tous les journaux. Aucun secteur n'est épargné par les scandales. Les ressources en eau, l'éducation, la jeunesse et les sports, le logement et l'investissement. Il a relevé le paradoxe des ressources en eau, qui fait qu'on manque d'eau partout dans l'une des wilayas les plus arrosées du pays. Il a en outre cité en culpabilisant les présidents d'APC, les anciens bien entendu, qui ont détourné le concept de l'habitat rural, qui se veut individuel, en encourageant l'érection de nouvelles agglomérations dans la campagne et à la périphérie des agglomérations secondaires, en regroupant les bénéficiaires des logements ruraux souvent au détriment de la forêt et des terres agricoles. Aujourd'hui, ces nouveaux attributaires réclament de l'eau, de l'assainissement, la route, l'électricité, le gaz, le transport scolaire à défaut d'école. Il indiquera cependant que 4000 logements de cet habitat rural groupé bénéficieront de l'électricité pour 400 milliards de dinars, qui seront prélevés sur les 1600 milliards de dinars alloués aux Plans communaux de développement (PCD). On apprendra encore du wali que la wilaya a bénéficié de 600 milliards de centimes pour les ressources en eau, avec doublement de la canalisation Mexa-Hnichet, la remise à niveau des stations de pompage de Mexa, Hnichet et les Salines. Ce qui devrait se solder par une nette amélioration de la distribution pour El-Tarf et Annaba. Le wali a ajouté d'autres informations cruciales au rapport présenté, qui ont trait aux secteurs de l'hydraulique, de l'éducation, de la jeunesse et des sports, du logement et de l'investissement. Les écoles primaires sont dans un état indescriptible. Une action est en cours auprès du ministre de l'Intérieur, 254 établissements primaires sont concernés. Enfin, 5 000 familles bénéficieront d'un logement cette année. Véritable douche écossaise donc que cette première session de la nouvelle APW d'El Tarf. Cela oscille du tout va bien à tout va si mal que cela peut mener en prison. En fait, rien de vraiment changé, c'est la continuité. Sous les applaudissements des élus par eux-mêmes et pour eux-mêmes, le patron de la wilaya fait le procès de ce qu'il y avait avant lui sans mettre un nom sur les responsables et vante déjà ses premiers pas. Il emploie un langage de fermeté, mais il n'y aura jamais personne pour payer les dommages infligés à la population et à ses deniers.