La mise en service de la décharge contrôlée intercommunale d'El Amria, aménagée dans un cratère entre les villages de Magra et Rouaïba, ne s'est pas déroulée sans incident. Force est d'admettre que la mise en service de la décharge contrôlée d'El Amria ne s'est pas déroulée sans incident. Le premier des camion-bennes venus inaugurer le site s'est embourbé dans le bassin, dit «casier», où il venait de décharger ses ordures. Il a fallu le secours du tracteur à chenilles qui était dans le casier pour le tirer. Le même sort attendait la dizaine d'autres camions venant des cinq communes de la daïra, dont la décharge doit accueillir les déchets. Ainsi s'est révélée l'incompétence du bureau d'études qui a procédé à l'étude de faisabilité et au suivi des travaux de réalisation. Cette incompétence s'est ainsi rééditée, puisqu'elle a sévi, avec d'autres bureaux d'études, sur les centres d'enfouissement technique (CET) livrés il y a quelques années. A El Amria, avant la première pénétration du casier de la décharge par un des camion-bennes, les traces d'embourbement d'un engin y étaient visibles du fait de la mixtion du gravier et de l'argile, provoquée par les roues d'un engin lourd qui s'y était enlisé. La couche d'argile est étalée en dessous du gravier. Ce dernier constitue la dernière des différentes strates étendues dans le fond de la décharge pour assurer la protection d'une géo-membrane installée et qui assure l'étanchéité du casier. De la sorte, l'environnement est protégé de toute pollution par le lixiviat, un toxique liquide produit par la fermentation des ordures. Selon des indiscrétions recueillies sur les lieux, le choix du type de gravier étalé constitue une faute, car il fallait étaler du ballast ferroviaire, de gros cailloux, qui assurent une meilleure stabilité du sol et empêchent les roues des engins de s'enfoncer. Ce fait rappelle un autre acte de gestion hasardeuse sur le centre d'enfouissement technique (CET) de Sidi Ben Adda, qui accueille les déchets des daïras de Témouchent et d'El Maleh. Le gestionnaire d'alors n'avait pas trouvé mieux que de tasser la première couche de déchets par un engin acquis à cet effet, de façon à ce que la capacité d'accueil du CET ne soit pas saturée avant terme. Or, il a fallu un dépôt de plusieurs couches d'ordures pour commencer le compactage, car une fois l'engin introduit, ses métalliques rouleaux cloutés, foulant une peu épaisse couche, ont déchiré la géo-membrane. Celle-ci n'a pas été réparée par la suite. De la sorte, l'incompétence s'ajoutant à l'incompétence, il s'est avéré que le CET a été installé sur une nappe, d'où une pollution assurée. Mais encore, les compactages suivants n'ayant pas été réalisés selon les normes avec étalement de terre après chaque opération de tassement, la ville de Témouchent étant sous les vents et Sidi Ben Adda endurant à certaines périodes l'émanation des miasmes du CET (El Watan du 13.10.2016). Est-on assuré contre les mêmes désagréments à El Amria ? Le temps le dira. Toujours est-il que le nouvel acquis occupe environ 1 ha de superficie et qu'il est conçu pour accueillir 60 tonnes de déchets par jour sur dix ans. Quant à l'ancienne décharge, elle, sauvage, ouverte il y a une trentaine d'années en bordure de la Sebkha d'Oran, elle doit être fermée. Le chef de l'exécutif de wilaya a instruit le chef de daïra et les services de l'environnement pour la couvrir de terre végétale et la planter d'arbres pour la rendre à la nature.