Le CHU Nédir Mohamed de Tizi Ouzou connaît depuis deux jours une effervescence particulière. Les paramédicaux ainsi que les médecins internes ont observé hier une journée de grève. Ils ont également tenu un sit-in devant la direction générale du CHU. Le personnel paramédical a débrayé pour des raisons socioprofessionnelles alors que les internes revendiquent une meilleure prise en charge pédagogique. Ainsi, le conseil syndical de Tizi Ouzou du syndicat national des paramédicaux (SNP) demande une augmentation des indemnités et a dénoncé « le marasme et la précarité de leur fonction, qui demeure le parent pauvre de la santé publique ». Hier, alors que l'adhésion au mouvement de grève a été massive, le service minimum a été assuré dans les différents services, a-t-on constaté. De leur côté, les médecins internes ont gelé leurs activités médicales pour revendiquer une meilleure prise en charge de leur formation. Ils insistent sur la suppression du stage en gynécologie-obstétrique depuis la fermeture de la clinique d'accouchement Sbihi Tassadit. Selon nos interlocuteurs, le transfert du service gynécologie au sanatorium de Belloua génère plusieurs problèmes. Les 300 internes ne peuvent pas se former dans un service de 24 lits qui accueille les grossesses à hauts risques, déplorent-ils. « La direction du CHU nous a proposé des affectations à l'hôpital de Thénia (Boumerdès) où à l'hôpital d'Azazga qui ne dispose même pas de gynécologues, ce qui est insensé », s'insurge un représentant des internes. Dans leur plate-forme de revendications, ils ont également soulevé des questions d'ordre professionnel, telles le manque de tensiomètres, de pinces stériles ou de thermomètres Labstix dans les unités d'urgences du CHU. Les paramédicaux autant que les internes sont décidés à renouveler leur protestation si les revendications ne sont pas satisfaites, ont indiqué leurs représentants. Nous n'avons pas pu joindre le directeur du CHU, Dr Mansouri, qui était absent hier après-midi à son bureau.