Accompagné du ministre du secteur, Saïd Barkat, le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jacques Diouf, en visite d'amitié en Algérie depuis samedi, s'est rendu hier dans le nord de la wilaya de Djelfa. C'est sa troisième étape après Alger et Ghardaïa, alors qu'une indiscrétion a fait savoir que l'hôte de l'Algérie a opéré une virée impromptue à la zaouïa de Témacine, deuxième haut lieu de la tariqa tijania, située à Touggourt, d'où il rallia l'aéroport militaire de Aïn Ouessara vers 11h30, ce qui explique le chamboulement de l'horaire d'arrivée, initialement prévu à 9h. Selon une source informée, il est attendu de cette visite, à la fois de coopération, un nouvel élan dans les relations entre l'Algérie et la FAO en matière d'assistance technique dans les domaines de l'agriculture, des produits alimentaires, de la sylviculture et de la pêche, des relations jugeait-on assez timorées jusque-là. Au cours de cette tournée dans la capitale de la steppe, entamée à Aïn Mellah, M. Diouf a inspecté le ced d'Oued Mellah, une dérivation des eaux de croisement de plusieurs oueds des Atlas tellien et saharien destinée à l'irrigation de 1800 ha. La deuxième étape du circuit fut consacrée à un travelling à bord de véhicules le long de la route reliant les communes de Aïn Maâbed et de Zaâfrane. A l'aide de jumelles longue portée, M. Diouf n'a eu que l'embarras du choix d'apprécier la beauté des cordons dunaux et l'orge en vert à l'infini. Il se rendit ensuite dans la commune de Bouirat Lahdab à l'écoute de la population locale qui jouit de puits fonctionnant à l'énergie solaire et qui participe activement à la lutte contre la désertification. Sur place, on lui a fait un bref exposé sur les moyens engagés, les techniques usitées et les variétés de plantes fourragères qui s'y développent. Ce faisant, l'hôte de la région, qui longera sur une longue distance des périmètres mis en défens et des plantations pastorales, a noté I‘intervention macrozonale du HCDS. Ce n'est que vers 16h qu'il rejoindra le Sersou, un vaste territoire à vocation agricole, qui s'étend de la commune de Benahar à celle de Birine, à 130 km de Djelfa. En cette ultime étape, il a eu droit à une mise en scène dans l'exploitation agricole de M. Deriwèche, une référence nationale, dit-on, dans l'agroalimentaire qui respecte les standards internationaux dans la production, le conditionnement et la transformation de la pomme et de la prune. On avance sans complexe, bien que non encore labellisée, qu'elle a meilleur goût que celle d'Agen. Satisfait de sa visite dans la région de Djelfa, le DG de la FAO, qui a suivi de façon soutenue les différentes interventions à toutes les étapes, a promis de porter un intérêt particulier aux propositions algériennes, y compris dans le volet biotechnologique, qui lui ont été soumises dans une compilation sur un CD par le HCDS. « Sur la base de ce que je viens de voir et des rapports qui me parviennent sur les efforts que l'Algérie fournit dans le domaine agricole, je suis persuadé que, dans quatre ans, elle atteindra le seuil d'autosatisfaction et pourra ainsi contribuer à la sécurité alimentaire en Afrique et même au niveau mondial », a-t-il déclaré à l'ENTV. Auparavant, à 16h30, après avoir signé le livre d'or du HCDS et été habillé d'un burnous tissé à partir de poils de dromadaire autant que le ministre, M. Diouf a déjeuné sous une tente naïlie, à la manière du terroir, histoire de coller aussi à l'ambiance culturelle du moment, réservée aux peuples des déserts du monde à Alger.