La menace acridienne dans la zone sahélo-saharienne, d'ici le printemps, n'est pas totalement écartée mais la situation est pour le moment “sous contrôle”, a affirmé mardi à Alger le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), Jacques Diouf en visite en Algérie depuis trois jours. "Je pense que nous avons réussi à juguler le fléau et pour l'instant, les premières résurgences (réapparitions de criquets) ont été contrôlées ", a-t-il déclaré à la presse en marge d'une tournée dans des instituts de formation agricole à Alger, accompagné du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Saïd Barkat. Le premier responsable de la FAO a souligné que ces résultats étaient dus aux efforts déployés par les pays de l'Afrique de l'ouest et du nord, notamment l'Algérie qui a, a-t-il dit, "assumé un rôle de premier plan dans le combat contre le criquet pèlerin, non seulement sur son propre territoire mais également dans les pays alentours concernés" Pour sa part, Said Barkat a indiqué que les pays concernés maîtrisaient les informations concernant ce fléau, beaucoup plus menaçant ces deux ou trois dernières années. "Cette année, la menace est presque nulle et nous attendons le mois de février", période de reproduction de l'insecte donc théoriquement dangereuse, mais "des signaux montrent que nous maîtrisons l'essentiel c'est-à-dire l'information au niveau des pays du Sahel", a-t-il ajouté. En Algérie, " il ne reviendra vraisemblablement pas et nous aurons ainsi sauvé non seulement l'Algérie mais toute la région d'une insécurité alimentaire toujours très dangereuse pour l'Afrique " , s'est félicité le ministre. Sur un autre registre , le directeur général de la FAO a relevé que durant les cinq dernières années, l'Algérie a enregistré un doublement de sa production dans la plupart des segments de l'agriculture . "Nous pensons que dans les cinq prochaines années, l'agriculture en Algérie aura permis de faire face aux besoins nationaux ", a estimé Jacques Diouf " C'est un effort extrêmement important, lorsqu'on tient compte en plus de la croissance de la population ", a-t-il fait savoir avant d'ajouter " J'ai pu me rendre à Ghardaïa, Touggourt, Ain Oussara et Ouled Djelal, et j'ai vu que la conquête du désert était une réalité, notamment avec les programmes de maîtrise de l'eau ", tout en indiquant avoir également constaté un développement dans la production animale. Le DG de la FAO a, en outre, déclaré avoir félicité le président de la République pour ces réalisations et confirmé la "volonté" de son organisation "à travailler sur le prochain défi, à savoir celui de la commercialisation aussi bien sur le plan intérieur, régional qu'international". "J'ai remercie le président Bouteflika de l'invitation qui m'a été faite pour constater sur le terrain les développements de l'agriculture en Algérie", a par ailleurs indiqué M. Diouf.