Constantine serait-elle un eldorado pour les rats ? Objectivement, un certain nombre de facteurs semble indiquer que ces bestioles pestiférées potentiellement porteuses du bacille de Yersin - responsable de la transmission de la peste bubonique - trouvent sur le Vieux-Rocher tous les ingrédients leur permettant de se multiplier à souhait. C'est le manque de civisme, la prolifération des dépotoirs à ciel ouvert, l'habitat précaire et l'absence d'hygiène qui seraient le meilleur ferment favorisant leur repeuplement. En charge de ce dossier, le bureau d'hygiène de l'APC en a fait un préalable, sachant que toute opération de dératisation n'aurait que peu de chance d'aboutir tant que ces nuisances ne seraient pas combattues à la racine. On avance comme argument le fait que les opérations de dératisation sont généralement couronnées de succès dans les quartiers où les habitants participent activement, via les comités de quartier, à l'amélioration de leur cadre de vie. Par contre, souligne-t-on, il en est autrement dans les cités ghettos et les cités-dortoirs où les mauvaises conditions d'hygiène et la précarité de la vie assurent la pérennité des rats. Face à ce constat, le bureau d'hygiène de l'APC de Constantine a intensifié les opérations de dératisation, ne lésinant, selon nos interlocuteurs, ni sur les moyens humains ni sur les quantités de produits distribuées aux équipes chargées de cette tâche ingrate. Au jour d'aujourd'hui, cette action suit son cours et elle est même appelée à s'intensifier, nous affirme-t-on, si la situation l'exige. Une profession de foi louable en soi mais, compte tenu des faits, le succès de cette opération de dératisation reste plus que jamais tributaire de nouveaux réflexes du citoyen.