La ville de Makouda (20 km au nord-est de Tizi Ouzou) s'est forgée, ces dernières années, la réputation d'une région où les sièges de la daïra et de l'APC sont régulièrement fermés par la population locale. « C'est le seul moyen pour attirer l'attention des pouvoirs publics qui nous ont complètement abandonnés à notre sort », ont expliqué les représentants de villages d'Attouche, lors d'un sit-in devant la wilaya, tenu il y a quelques semaines. Leur mobilisation semble aboutir, puisque le wali de Tizi Ouzou s'est rendu mardi dernier dans la daïra de Makouda afin de s'imprégner du quotidien des habitants de la région. L'occasion a été propice pour soulever les multiples difficultés auxquelles fait face une population dépassant les 22 000 âmes. Le manque d'eau demeure la principale préoccupation de l'ensemble des villages. Au niveau de la commune de Boudjima, les représentants des comités de village réclament une alimentation équitable en eau potable (AEP) de leur foyer. Le président d'APC de Makouda n'a pas oublié d'interpeller le premier magistrat de la wilaya au sujet de la vétusté des réseaux d'AEP. Il a demandé à ce propos la mise à niveau de tous les réseaux d'adduction et de distribution de l'eau. Le réseau d'assainissement, réalisé partiellement à certains endroits et inexistant dans d'autres, présente un sérieux danger pour la santé publique, alerte le P/APC. « Les rejets d'assainissement sont déversés dans les champs et les cours d'eau car il n'existe aucun bassin de décantation dans la région », indique-t-on encore. Pire, les villageois de Taouint Bezzrou déclarent que les réseaux d'assainissement passent au dessus d'une conduite d'eau potable. L'évacuation des eaux pluviales pose aussi problème à Attouche où les riverains demandent la réalisation d'avaloirs et des caniveaux. Pour les besoins du désenclavement de la région de Makouda, certains villageois ont insisté sur l'ouverture de nouvelles routes et le revêtement en béton bitumineux des principales voies d'accès existantes. Les agriculteurs souhaitent, eux aussi, le nettoyage des retenues collinaires et l'aménagement des pistes agricoles. A Boudjima, les citoyens crient à l'insécurité et exigent la présence des services de l'ordre afin de mettre fin à tous les dépassements subis tous les jours. La relance des chantiers en souffrance ainsi que la réalisation de programmes de logements sociaux étaient au centre des doléances transmises au wali. Ce dernier a également été interpellé au sujet de l'inexistence d'une couverture sanitaire capable de répondre aux besoins croissants de la population locale en soins. Le problème de la dégradation de quelques établissements scolaires soulève d'énormes inquiétudes chez les parents d'élèves à Boudjima. Lors de la séance de travail, organisée mercredi au siège de l'APW à Tizi Ouzou, le wali a déclaré que la priorité sera accordée au secteur de l'hydraulique en ce qui concerne la région de Makouda. Pour encourager l'investissement dans cette région où une zone d'activité est à l'abandon depuis plus de dix ans, le wali a promis de prendre en charge le problème de l'ouverture des voies d'accès à la région.