Les propriétés thérapeutiques des eaux thermales naturelles de Hammam Zelfana, dans la wilaya de Ghardaïa, ne sont plus à démontrer. Pourtant, leurs bienfaits curatifs attirent, de toutes les régions du pays, un nombre en croissance continue de citoyens, accommodant ainsi cette zone à un devenir touristique appréciable et perceptible. En matière de protection, les divers arrêtés fixant les modalités de préservation des nappes de Hammam Zelfana n'ont servi à rien et l'assèchement de la source thermale est à craindre, vu le nombre incontrôlable et incontrôlé de petits nouveaux hammams privés qui poussent « comme des champignons », souvent illicitement. La continuité des activités de ce « minicomplexe » de l'Etat persiste tout de même au grand soulagement de la population. On peut dire aujourd'hui que le pire est loin d'être évité. C'est en l'absence de protection juridique des nappes de Hammam Zelfana, que d'importants piquages d'eau s'effectuant à partir de la source principale, pour la plupart sans autorisation préalable, ont été entrepris aux environs immédiats et lointains à ladite source, qui une fois réalisés, ont servi à ces nouveaux hammams ou à l'irrigation des cultures phoenicicoles et maraîchères de la région. Selon certains témoins, habitant la commune de Zelfana, les pompages excessifs et irrationnels, (le débit instantané prélevé par ces piquages est voisin ou égal au débit souterrain de la source soit environ : 70 à 80 l/s) ont causé le rabattement des plans d'eau des différentes nappes existantes. Le déficit occasionné est alors comblé par l'eau provenant des profondeurs provoquant ainsi la déviation de l'eau chaude de son exutoire naturel. Il est donc évident que le pompage des eaux par ces piquages fortuits a conduit à une diminution sensible et progressive du débit de la source qui alimente le hammam thermal initial, menaçant sérieusement ses activités depuis quelques temps. Durant cette dernière décennie, il semble que le débit de cette source est passé de 80 l/s en 1990 à moins de 60 l/s depuis l'an 2000. Ce douloureux constat ne doit-il pas pousser les pouvoirs publics à sortir de leur léthargie, actionner la sonnette d'alarme et procéder ainsi aux premières réactions par l'établissement d'un arrêté où il sera stipulé, entre autres, l'interdiction de toute exploitation au voisinage de la source du complexe ? Cependant, on décompte plus d'une trentaine de piquages responsables du préjudice depuis quelque temps. Des décisions énergiques permettront l'amélioration et la reprise progressive du débit et des activités du Hammam de Zelfana, qui emploie une dizaine de personnes et reçoit une moyenne de 500 curistes/jour, particulièrement durant les week-ends et les périodes des trêves scolaires. Il est en outre regrettable de constater aujourd'hui l'existence de plusieurs points de gaspillages d'eau de la source qui s'additionnent aux piquages sus-évoqués pour le moins influents à son débit. Tous ces derniers déboires, s'ils persistent, mettront de nouveau en péril le hammam thermal de Zelfana. Afin que les autorités locales ne soient pas bravées par certains individus inconscients faisant fi des réglementations en vigueur, à savoir la loi 83.17 du 16 juillet 1983, portant code des eaux et le décret 86 227 du 2 septembre 1986 relatif aux fonçages des puits, il serait d'ores et déjà impératif de prendre des mesures préventives urgentes pour sauvegarder les nappes de Hammam Zelfana, car une recrudescence des piquages illicites n'étant pas à écarter. Il est indéniable que la disparition de cette précieuse source, l'unique de la région, compromettra l'existence de la zone d'expansion touristique dans laquelle s'érige ce hammam thermal de Zelfana, qui revêt à cet égard, aujourd'hui, une importance nationale.