Depuis le début de l'été, la localité thermale de Zelfana, à 75 km au nord-est de Ghardaïa, connaît un véritable rush de curistes et de touristes locaux et d'autres originaires, pour la plupart, des hauts plateaux. La période estivale, marquée par une insupportable chaleur dans ces contrées présahariennes, est paradoxalement la préférée de beaucoup de gens, notamment les personnes âgées, venus de wilayas réputées fraîches en quête de bain de sable et de bain tout court. En dépit de l'extrême modestie des infrastructures d'accueil dont elle dispose, l'oasis verdoyante et thermale de Zelfana enregistre, durant cette période de grande chaleur, un pic de fréquentation générant une dynamique et une activité commerciale et artisanale florissante, au grand bonheur de la population locale, qui chôme ou presque pendant une bonne partie de l'année. Nichée à la croisée des chemins menant à Ouargla et l'extrême Sud du pays, à 480 mètres d'altitude, la localité tient sa réputation non seulement de ses nombreuses sources thermales jaillissant de ses entrailles avec une eau limpide et bienfaisante de plus de 40 degrés, mais aussi de ces dunes de sable fin et doré qui l'entourent et font d'elle un site touristique de premier ordre. Pendant les trois mois de l'été (juin, juillet, août), les visiteurs y débarquent par bus entiers ou dans des voitures particulières mais trouvent des capacités d'accueil largement insuffisantes, ne dépassant guère les 648 lits, mais heureusement compensées par le sens des affaires qui caractérise les habitants de la région. C'est en effet une aubaine pour bon nombre d'habitants qui n'hésitent pas à proposer à la location qui son domicile qui sa palmeraie, après avoir pris le soin d'y dresser parfois quelques tentes pour pouvoir accueillir le plus grand nombre possible de curistes-touristes. Alors que les uns s'"ensablent" chaque matin tout entiers pendant deux ou trois longues heures ne laissant que la tête apparaître du sable chaud de l'après-midi sous le regard vigilant des accompagnateurs, d'autres plongent dans les bassins thermaux traditionnels à raison d'un bain ou deux par jour. Un avenir touristique à portée de main Abdelkader Moulay, chef de la Daïra de Zelfana, admet que les infrastructures d'accueil et les installations actuelles restent "traditionnelles et insuffisantes pour une bonne prise en charge des curistes" et souhaite que les investisseurs viennent construire des structures d'accueil plus modernes et plus adaptées à la nature d'un tourisme spécifique en plein croissance. Les thermes de Zelfana aux propriétés thérapeutiques reconnues pour certaines affections articulaires, rhumatismales ou dermatologique comptent de nombreux hammams à l'état traditionnel et donc loin de répondre, en effet, aux exigences de nombreux curistes et autres simples visiteurs. La région de Zelfana est pourtant appelée à occuper une place prépondérante en matière de tourisme tant national qu'international dans la mesure où elle a bénéficié d'une zone d'expansion touristique (ZET) s'étalant sur plus de 90 hectares et dont l'étude d'aménagement a déjà été réalisée par une entreprise nationale, à en croire les responsables locaux. Cette étude prévoit de nombreuses infrastructures de services tels que les équipements récréatifs, culturels et sportifs a côté des équipements hôteliers et thermaux ainsi que des dessertes pouvant accueillir les opérateurs désireux d'investir dans la réalisation d'une station thermale aux normes universelles. ''Toutes les facilités sont réunies pour l'investissement et les pouvoirs publics s'emploient à les renforcer en vue d'attirer les investisseurs et pouvoir ainsi élever Zelfana au rang de station thermale et de bain de sable de renom", affirme le chef de Daïra. En attendant, les autorités locales ont mis en place une stratégie plus modeste visant la création de zones de détente, l'aménagement d'aires de jeu et la réhabilitation des thermes, histoire de rendre le séjour des visiteurs moins contraignant et leurs bains plus profitables.