Réunis au siège de la coopérative des viticulteurs de Aïn Témouchent, les gérants et présidents des coopératives de Tlemcen, de Sidi Bel Abbès, de Mascara et de Mostaganem ont tiré la sonnette d'alarme pour réclamer des pouvoirs publics « des clarifications sur le sort de la viticulture. » A cet égard, et alors que la période est à la taille de la vigne sans que celle-ci ait démarré, ils s'inquiètent de « l'absence de réaction » par rapport à leur appel lancé à la veille des vendanges comme par rapport à la désastreuse campagne vendanges, une campagne dont les viticulteurs ont fait les frais. A cet égard, ils indiquent que si à Mascara, label oblige, la récolte de 40 000 q a trouvé preneur « mais à un prix bradé », cela a été pire ailleurs. Ainsi, à Aïn Témouchent, « la viticoop, sur la pression des autorités, a été tenue de transformer 97 000 q de raisin, soit 60% de la production sans œnologue et sans expérience du marché. Sur promesse du DSA de régler la situation par la suite, nous nous sommes pliés à sa demande, mais où est-il aujourd'hui alors que les viticulteurs ont un besoin pressant de rentrées financières pour vivre, pour financer la campagne agricole, parce que les rentrées de la vigne permettaient de tenir le coup faute de crédits de campagne. Et il nous faudra attendre jusqu'à février pour que le vin en cave ait achevé le cycle d'élaboration. Mais à ce moment, y aura-t-il un acheteur en vrac ? Comment allons nous l'écouler sans moyens de mise en bouteille et sans connaissance du marché ? » Les gérants des autres wilayas, eux, ont refusé de répondre à l'injonction, mais à Mostaganem 10 000 q sur 80 000 ont été perdus et 6 000 q sur 20 000 à Tlemcen : « Il n'est pas normal que l'ONCV nous annonce ses intentions d'achats à 20 jours des vendanges et qu'elle impose des prix d'achat aussi bas ! Où sont ceux qui ont décidé de la relance de la viticulture ? N'ont-ils pas fermé les vannes du soutien financier pour la plantation des cépages ? En payant, c'est l'Etat qui a encouragé la plantation du Cinsault, un cépage qui nous reste sur les bras ! » Pour leur part, les responsables de la viticoop mettent en cause, en outre, l'ONCV pour rupture de contrat : « Nous l'avons esté en justice parce qu'elle était contractuellement tenue d'utiliser nos caves pour la transformation et en conséquence de prendre en charge toute la production. Si elle avait dénoncé le contrat comme prévu, 6 mois à l'avance, nous aurions pu au moins aviser à temps ! »