La vitiviniculture à Témouchent s'apprête à bénéficier de sa première bouée d'oxygène dans la perspective de sa remise à niveau. Celle-ci va intervenir après que des viticulteurs et des cavistes affiliés à la coopérative de wilaya aient passé un ban d'essai à travers une formation à la carte dans le cadre de la coopération Algéro-espagnole. Il leur a ainsi été permis de prendre la mesure du niveau d'arriération de la vitiviniculture algérienne, un niveau qui l'empêchera de gagner des parts du marché international. C'est la première grande leçon tirée par les adhérents de la viticoop, celle de l'indispensable remise en cause née après trois visites in situ à Castilléjo De Robledo, dans la province de Soria. Ces déplacements ont débouché sur des rencontres avec des viticulteurs ibériques dans des zones aussi défavorisées par le climat sinon plus que le Témouchentois. Ainsi, les contacts ont permis le constat des techniques culturales et des infrastructures de transformation ainsi que l'échange des connaissances et des expériences. Selon leurs propos, par l'exemple concret de ce qui est en Ibérie, les bénéficiaires de la formation ont intégré l'impérieuse nécessité pour la viticulture algérienne de dépasser les pratiques héritées de la colonisation comme de celles qui ont eu cours après l'indépendance. En ce sens, c'est en élaborant un produit de qualité que celui-ci aura plus de chances d'être absorbé par le marché et c'est en ciblant également sa typicité qu'une plus-value peut-être engrangée. L'intérêt de cette coopération est qu'elle est suivie de près, côté espagnol, par des chercheurs de l'université Complutense de Madrid et côté algérien par ceux de l'INRA. Le professeur Consuello Del Conto nous indiquera qu'il ne s'agit pas de fournir des recettes toutes faites ou un schéma de développement donné. « C'est aux viticulteurs algériens en rapport avec leur réalité d'arrêter ce qui doit être fait à partir des leçons tirée de l'expérience espagnole ». Dans cette coopération, il y a lieu de noter que divers autres organismes et associations ibériques sont associés au projet. Ce samedi, les « stagiaires » étaient réunis en atelier de restitution au niveau de l'ITMA, en présence du représentant de l'agence espagnole de coopération international. A l'issue de cette rencontre bilan, il semble acquis, en attendant que cela devienne officiel, que le projet va passer à une deuxième phase. Cette dernière consistera entre autres perspectives à doter la viticoop d'une cave pilote avec à la clé la formation d'œnologues et de techniciens.