L'unique candidat de la direction du FLN, Nasser Mokrani, a remporté jeudi une courte victoire aux sénatoriales, en s'imposant avec 95 voix contre 93 pour son rival immédiat et candidat indépendant Madjid Bektache, président de l'APC de Darguina (Béjaïa), mais en distançant nettement les autres prétendants, notamment celui du RCD, Saïd Azzamoum (67 voix) ou encore celui du RND, Mohand Benamara (47 voix). L'élection, qui a drainé 348 grands électeurs sur un ensemble composé de 503 édiles, a valu par son côté suspense puisque autant au départ du scrutin que pendant son dépouillement, il était difficile de risquer un quelconque pronostic. Le FFS, qui détient la majorité au sein des assemblées locales avec 157 sièges mais qui, encore une fois, a boudé les urnes, a brouillé les cartes. Au moins 5 candidats sur les 12 en lice ont cru en effet en leurs chances jusqu'au bout, chacun renforcé dans sa conviction par le spectacle de division ou de mésentente renvoyé par l'adversaire. Le RCD, à l'évidence, a pâti de ses dernières démêlées avec le président de l'APC d'Amizour, radié récemment du parti à cause d'une controverse autour de ce qui est communément appelé « l'affaire Alexo ». Méziane Belkacem, avec un solde de 20 voix, a indéniablement émoussé le résultat de son désormais ex-camarade, Saïd Azamoum, crédité, au terme du dépouillement, de 67 voix. Pour leur part, les indépendants n'ont pas pu s'affirmer en force cohérente. Madjid Bektache, qui avait déjà raté le coche en février dernier lors d'élections identiques, l'a appris à ses dépens. Finalement, le choix du FLN pour Mokrani, quatre fois président de l'APC de Oued Ghir et gestionnaire d'entreprise de son état, s'est révélé le plus judicieux, le candidat ayant mis à profit sa notoriété pour dépasser son cadre partisan. Sa victoire, bien que courte, est un signe de plus sur le retour du parti sur la scène locale, estiment des observateurs, après une éclipse qui aura duré plus d'une décennie. Alors qu'à Bouira, le candidat FLN, Abdelkader Boughera, l'emportait sur son rival du RND par 155 voix contre 153. Ce jeudi, dès l'ouverture du scrutin, l'hémicycle de l'APW réunissait 358 votants, 64 autres manquaient à l'appel. Vers midi déjà, le pourcentage de participation atteignant les 60%. Mais il a fallu attendre plusieurs heures encore pour que les deux candidats Abdelkader Boughera (FLN) et Chaab Maamar (RND) soient partagés par une différence de 2 voix. Les autres concurrents, lancés dans la même course électorale pour l'unique siège de sénateur détenu par un élément du RND, en l'occurrence Mohamed Merabti, ont fait, lors de ces sénatoriales, office de figurants. En effet, selon les résultats de ce scrutin, les candidats Amirouche Hacène (indépendant), Grine Bentaha (FNA), Mesrane Rahab et Chiad Hamid (indépendant) arrivaient loin derrière avec respectivement 12, 11 et 2 voix. Le candidat d'El Islah, en l'occurrence Rezig Lakhdar, se plaçait derrière les deux ex aequo avec une seule voix. Devant cette victoire remportée à l'arraché, les électeurs du RND qui ont adopté un profil bas voient un signe de déclin de leur parti. Certains d'entre eux accusent un élu influent auquel ils imputent cette défaite. C'était, selon eux, sur ses injonctions que le candidat du RND, une personne assez peu en vue dans le milieu politique, a été « désignée » pour ces sénatoriales. Les mêmes dénonçaient amèrement les fortes pressions ayant prévalu lors des primaires pour la « désignation » de ce candidat. A Msila, la tradition s'est perpétuée en dépit de la prédominance du FLN sur l'échiquier politique local, lequel n'a pu ravir au RND le siège au Sénat, qui a constitué l'enjeu des joutes du week-end. Une forte participation a caractérisé cette élection par le fait que sur 470 grands élus, 465 ont participé. Par ailleurs, à Laghouat,et bien avant la fin du dépouillement qui allait consacrer pour la deuxième fois consécutive un élu du MSP comme sénateur, les cadres de cette formation qui ne dispose que de 27 élus sur les 241 ont pris place au premier rang pour assister à la proclamation du résultat. Ceux du FLN se cherchaient du regard, mesuraient l'ampleur de la défaite. A Blida, El Aïfa Messaoud, président FLN de l'APW de Blida, a obtenu 174 voix sur les 273 exprimées pour la représentation au Conseil de la nation. Son représentant, M. Djellato, est arrivé en seconde position avec seulement 82 voix sur les 297 votants. M. Cherief, du RND, obtiendra 9 voix. Les élections tenues au siège de la wilaya se sont déroulées et il sera retenu que les « politiques » à Blida n'aiment pas les universitaires puisque deux d'entre eux, du FLN et du RND, n'avaient même pas passé le cap de la désignation par leurs pairs. Correspondants