Ubuesque : le mot n'est guère fort pour rendre compte de la situation dans laquelle se trouvent empêtrés les acquéreurs des 250 Logements CNEP de Dar El Beïda. D'ailleurs, quelle ne fut leur surprise lorsqu'ils ont constaté que ces logements n'ont pas été raccordés ni au réseau électrique, ni à celui gazier et encore moins à celui d'AEP ou d'assainissement que ce soit pour les eaux usées ou les eaux pluviales. La raison ? Un litige opposant la CNEP, maître de l'ouvrage, à l'APC de Dar El Beïda, à laquelle appartient le terrain bâti et qui s'oppose aux travaux de raccordement. Ces deux parties n'ont pas, regrettent les bénéficiaires, « transcendé le différend qui les oppose » pour éviter aux citoyens les contraintes. Durant toute la période prise pour l'accomplissement de la procédure d'acquisition, aucun des responsables, ayant accès au dossier, n'a pris sur lui la responsabilité de leur assurer que le site n'est pas viabilisé. D'ailleurs, nos interlocuteurs n'ont pas manqué de pointer un doigt accusateur vers les responsables du réseau d'Alger-Centre de la caisse, lesquels ne les ont pas, plus tôt, « mis au parfum ». Aucune mention sur les décisions d'affectation, signées le 19 juin 2006, ne fait allusion à pareille situation. Toutefois, les acquéreurs reconnaissent que le document de remise des clefs comporte la mention équivoque selon laquelle ils doivent, tout bonnement, « accepter d'habiter » les maisons qui se trouvent « sans assainissement extérieur, eau potable gaz et électricité ». Nos vis-à-vis n'y vont pas avec le dos de la cuillère en remarquant que le contrat est entaché de dol puisque la mention leur fut, attestent-ils, imposée « unilatéralement », en dépit des assurances des hautes autorités de l'Etat quant à la viabilisation des habitations. Contraints de s'y installer, les attributaires vivent l'incurie au quotidien. « Nous avons déchanté au fait que le site ainsi que les parties communes et même l'intérieur des logements se sont transformés en décharge sauvage et en lieu de beuverie. Aussi, les lots secondaires, telles les installations d'électricité, de plomberie, de menuiserie, sont inexistantes », s'insurgent-ils. Pourtant, assurent-ils, Sonelgaz s'est engagée à faire le raccordement à l'énergie électrique mais l'APC de Dar El Beïda s'y est opposée. Le PDG de la CNEP a promis lors d'une réunion tenue le 27 octobre 2006 à « crever l'abcès », mais depuis, rien. Contacté par El Watan, le P/APC de Dar El Beïda, Noumi Nasserdine, reconnaît qu'un litige, porté devant les tribunaux, oppose son institution à la caisse. Celui-ci a trait au non-règlement du montant de l'assiette foncière, propriété acquise par l'APC de Dar El Beïda à la faveur d'un arrêté de transfert daté de 1979. « J'ai hérité de ce litige des anciens exécutifs, lesquels semblent s'être fourvoyés puisque le problème s'est étalé sur plus de dix ans. » Toutefois, reconnaît le P/APC, il y a une volonté de part et d'autre de régler « dans les meilleurs délais » ce problème qui n'a « que trop duré ». Il dira que les délibérations concernant l'arrêté de transfert à l'Agerfa de l'assiette foncière, devant fixer les montants, « ne sauraient tarder ». Un avis d'appel d'offres pour redimensionner les réseaux d'AEP du grand boulevard Khemisti sera lancé. Le site des logements CNEP sera, de ce fait, touché. M. Noumi assure que la subdivision de l'hydraulique de la circonscription administrative de Dar El Beïda a procédé, conjointement avec les services de la CNEP, il y a une semaine, au raccordement des points. « A partir de là, les autorisations des services de l'APC seront raccordées pour le commencement des travaux nécessaires », conclut M. Noumi.