Consulté hier par nos soins, le site internet du ministère français des Affaires étrangères, qui donne des conseils aux Français résidant à l'étranger, ne comportait aucune consigne nouvelle à la suite des menaces proférées par le GSPC contre la France et ses ressortissants en Algérie (lire El Watan d'hier). Celles-ci, bien qu'elles ne soient pas nouvelles, sont toutefois prises au sérieux par les autorités françaises. Les dernières consignes de sécurité données aux ressortissants français en Algérie remontent à l'attentat de Bouchaoui, le10 décembre 2006, contre un bus transportant des employés, étrangers et algériens, d'une société algéro-américaine et dont le bilan était de deux morts et de plusieurs blessés dont deux Américains, un Britannique, un Néerlandais et un Libanais. Cet attentat, revendiqué par le GSPC, a conduit le MAE français à renouveler les consignes de sécurité suivantes : a) - Le terrorisme, bien que beaucoup moins meurtrier que dans les années 1990 est encore une réalité en Algérie et, si le GSPC, principal groupe encore en activité, n'a pas pour « politique » de viser les populations civiles algériennes, il a émis, en revanche, à plusieurs reprises, des menaces contre les intérêts étrangers, notamment français et américains. Il affiche également son affiliation à Al Qaîda. b) - Les grandes zones urbaines sont dans l'ensemble bien sécurisées par les forces algériennes mais l'attentat du 10 décembre comme ceux d'octobre 2006 (contre deux commissariats de police à l'est d'Alger) ou de l'été (bombes placées dans des zones balnéaires à l'est d'Alger) montrent que la prudence et une grande vigilance restent de mise. c) - Dans ces conditions, les déplacements doivent demeurer limités aux zones urbaines sécurisées et aux grands axes routiers. Les déplacements par avion restent préférables. d) - Il convient, pour les personnes résidant en Algérie, d'éviter les déplacements répétés à horaires et itinéraires constants. Le Quai d'Orsay signale que les informations contenues dans les pages du site internet sont susceptibles de modification et sont données à titre indicatif. Et il ajoute qu'« aucune région du monde ni aucun pays ne peuvent être considérés comme étant à l'abri du risque terroriste ». Réagissant mardi à la nouvelle menace lancée le même jour par le GSPC dans un communiqué qui appelle les partisans de ce groupe à s'attaquer aux ressortissants français en Algérie, le porte-parole du Quai d'Orsay, Jean-Baptiste Mattei, a indiqué : « Nous prenons les menaces terroristes très au sérieux, d'où qu'elles viennent. Comme vous le savez, les autorités françaises sont très vigilantes et mobilisées pour prendre en permanence toutes les mesures nécessaires face à ce type de menaces. » « Nos services suivent de très près tout ce qui concerne le GSPC et tout ce qui concerne l'activité de ce type de groupes, mais je ne peux pas en dire plus », a-t-il ajouté. A noter que 40 000 Français et binationaux sont inscrits auprès des consulats français, dont 28 000 à Alger et 9000 à Annaba.