Cinq mois avant le rendez-vous fatidique du bac, prévu pour le 9 juin prochain, la commission chargée par la direction de l'éducation de passer au scanner onze lycées, classés en queue de peloton à la session de juin 2006, vient de rendre les conclusions de son enquête, entamée au mois de décembre 2006. Des résultats peu rassurants où certains détails font tache noire sur le tableau des performances d'une wilaya classée à la cinquième place. Sur les onze lycées et technicums représentant le quart des établissements d'enseignement secondaire que compte la wilaya, neuf sont situés sur le territoire de la commune de Constantine. Fait surprenant, d'autant que ces établissements broient du noir depuis quatre ans avec des taux de réussite oscillant entre 42,27 et 50,94 % pour le plus performant. Ces lycées dont certains avaient décroché dans le passé des places honorables n'ont cessé de prendre la descente, à l'image de Youghourta, Hihi El Mekki, Rédha Houhou, et autres Tarek Ibn Ziad, Hassan Boudjenana, Ahmed Bey et les technicums de Boussouf, El Guemmas et Ziadia. Les deux seuls lycées se trouvant en dehors de Constantine, sont celui de Bouhali Saïd dans la nouvelle ville Ali Mendjeli et celui de Abane Ramdane dans la commune de Aïn Abid. Les défaillances communes recensées résident dans la régression des filières scientifiques où les matières de base sont enseignées, comble de l'ironie, dans le dialecte local et non dans la langue scientifique. « C'est un facteur qui cause trop de gêne pour les élèves, se trouvant désarmés lors des épreuves du bac », soulignera le secrétaire général de la direction de l'éducation. Le fort taux d'absentéisme et le milieu social défavorisé des élèves ont été enregistrés dans la moitié des lycées concernés, en sus de la mauvaise prise en charge des problèmes pédagogiques, l'instabilité des enseignants et la mauvaise gestion pour d'autres. Les technicums sont les plus oubliés en matière de visites d'inspection. Certains technicums méritent des mesures urgentes pour éviter d'autres déviances. On peut citer celui de Boussouf qui souffre d'un cas inquiétant d'indiscipline et d'instabilité de la direction, ou celui de Ziadia implanté dans un environnement hostile marqué par une violence quasi quotidienne, ou celui d'El Guemmas dont les élèves sont abandonnés à leur sort. La situation la plus alarmante reste celle du lycée Bouhali Saïd dans la nouvelle ville où règne l'insécurité, ce qui influe sur le rendement des élèves. Pour ces établissements, une fiche des opérations sera adressée aux directeurs concernés pour redresser la barre dans les meilleurs délais.