314 élèves de l'école primaire de Nouara, quartier périphérique de M'sila, mais dépendant bizarrement d'une autre commune, ont été contraints de sécher leurs cours durant la journée du mardi 9 janvier, conséquemment au mouvement de protestation enclenché par les enseignants qui revendiquent des conditions de travail décentes dans cette école. En effet, lors de notre passage le jour même dans cette école, il nous a été donné de constater que rien, hormis la présence des élèves en ce moment précis, n'indique que nous sommes dans un établissement scolaire. On avait l'impression d'être dans un endroit qui peut être soit un dépôt de mobilier abandonné, soit une bergerie avec son espace à l'état naturel et des citernes d'eau sommairement installées en guise d'abreuvoir. Le mobilier destiné aux élèves et aux enseignants se trouve dans un état lamentable. Des armoires débitées installées sur du parpaing, des tables et des bancs fixés et complètement disloqués, et les planches qui les composent s'affalent dès lors que les élèves s'asseyent. Les estrades sont également disposées et ne peuvent être en état d'équilibre qu'à la faveur de bloc de pierres installés en dessous. Le chauffage est défaillant dans les 9 classes que compte l'école. « Les appareils de chauffage de mazout, nous expliquent les enseignants, qui devraient assurer le chauffage, sont hors d'usage pour les uns, et les autres fonctionnent approximativement dégageant de la fumée noirâtre suffoquante aussi bien pour les élèves que les enseignants. » « Dès qu'on allume le poêle, nous dira un enseignant, en nous montrant le modèle qui paraît grossier par rapport à ceux qui existent sur le marché, à la place de la chaleur, on est envahi par une colonne de fumée noirâtre qu'on est obligés de supporter pour atténuer la température glaciale de la classe. » La cour, non bitumée, se trouve dans son état naturel, ponctué par un danger permanent matérialisé par les restes d'une bâtisse détruite, où des morceaux de ferraille toujours plantés menacent dangereusement les étals. Trois citernes sont placées dans cette cour qui, quand il pleut, se remplissent d'eau et inondent systématiquement des toilettes. Celles-ci deviennent après coup impénétrables. Les citernes sont faites pour stocker l'eau potable pour les classes. Dans l'une d'elles qui est ouverte, destinée à la consommation des élèves, baignent des détritus, une couche de vase est visible au fond de la citerne. Cela rappelle tristement l'abreuvoir pour le bétail.« A défaut d'étanchéité, certaines classes deviennent des passoires dès qu'il pleut », nous a-t-on expliqué. L'insécurité n'est pas en reste dans cette école où il n' y a pas de gardien, et la clôture existante est dérisoire, presque inexistante. Datant de 1976, cette école, par endroits, est en train de se consumer avec des piliers se dénudant, entraînant l'effondrement à courte échéance d'une partie de l'établissement. Le directeur, n'ayant pas de bureau à l'intérieur de l'établissement, a été domicilié dans l'annexe de la commune, fermée depuis sa réalisation. Cette situation a été évoquée à la commune de M'tarfa et la direction de l'éducation de la wilaya depuis une année, lit-on dans la lettre du directeur de l'école au P/APC de M'tarfa. L'école Herizi Ferhat menace ruine Cette école, située au centre de la ville de M'sila, continue à supporter des conditions de travail pour le moins insoutenables. Cette école construite avec la brique silico-calcaire est menacée d'effondrement dans certains endroits de la structure. La conception filiforme des classes de cette école a fait qu'elles ne sont ni éclairées ni aérées, ne permettant de ce fait aux élèves de suivre leurs cours dans des conditions normales. « Le plus grave dans tout cela, nous dira le directeur de l'école Herizi Ferhat, c'est que rien n'a changé deux années après le passage du wali de M'sila qui avait constaté le délabrement de l'école. » Le service de la programmation de la direction de l'éducation, estimant la restauration de l'école à 2 704 887, 90 DA, n'a aucunement inséré la restauration de cette école, ni aucun des programmes des années 2005 et 2006, auprès de la DLEP. La demande de restauration de l'école Herizi Ferhat n'est jamais parvenue, nous dira le chef de service de la DLEP, M. Meliani. Conséquemment à cela, la situation de cette école s'est fondamentalement dégradée. Des classes ne disposent pas de lumière et l'enseignant nous dira que les élèves ne peuvent même pas voir le tableau. « Les classes n'ont pas de lumière depuis le début de la rentrée scolaire, et le P/APC informé ne s'est nullement manifesté », nous dira le directeur de Herizi Ferhat. Pis, des pans de construction se détachent dangereusement de la bâtisse, nous a indiqué le directeur. Il a été obligé de s'en soustraire. Tout un chacun est en train de s'interroger sur l'utilité du service de programmation quant à la vie des mômes menacée sans que personne réagisse. Faut-il une catastrophe pour réveiller les conséquences ?