Lundi à 17h20, les gardes-côtes d'Alger ont été alertés par un cargo, les informant de la présence, à 80 miles des côtes d'El Kala, de deux embarcations légères occupées chacune par 5 personnes. Tout en donnant instruction au commandant du cargo de prendre les 10 personnes en charge pour leur éviter le pire, le commandement national alerta ses unités d'El Kala et Annaba à l'effet de se déplacer sur les lieux. Ils atteindront le cargo plusieurs heures plus tard en naviguant dangereusement dans une mer démontée et brumeuse. Ils procéderont aussitôt au transbordement de ceux qui s'avéreront être, par la suite, les auteurs d'une tentative d'immigration clandestine. Ce sont tous des jeunes célibataires, âgés entre 20 et 30 ans. Si certains sont chômeurs, d'autres sont des commerçants. Tous avaient pour destination les côtes de la Sardaigne (Italie) à partir desquelles ils envisageaient rejoindre d'autres villes italiennes. Cette opération que les responsables des gardes-côtes de Annaba préfèrent qualifier de « sauvetage en mer » est la 2e du genre, réussie après celle à l'origine de l'interpellation, il y a quelques jours, de 4 immigrants clandestins. Les responsables des gardes-côtes de Annaba se sont limités à ce strict aspect de l'opération. « Il n'est pas de notre ressort de faire une enquête pour déterminer si, derrière ce type de navigants en mer, il y a un réseau organisé. Nous avons agi pour sauver des vies humaines, sans plus. » Cependant, force est de dire que la multiplication, ces derniers mois, des tentatives d'immigration clandestine et le choix porté sur des embarcations légères rarement au-delà des 4 m, impossible à détecter en haute mer par les patrouilleurs, plaident pour l'existence de ce réseau. « Qu'on se le dise. Ceux qui tentent cette traversée aventurière doivent savoir que leur vie ne tient qu'à un fil. Les 10 jeunes auraient pu périr. Ils ont heureusement été sauvés in extremis par le cargo sur une mer très agitée avec une visibilité pratiquement nulle », a tenu à préciser un des officiers.