En état de choc à l'annonce de la nouvelle, Annaba a pleuré jeudi dernier un de ses plus brillants techniciens du ballon rond. Né en 1918, Hadj Mohamed Salah Boufermès, celui que tous appelaient avec respect et dévouement Kaptan (capitaine), avait entamé sa carrière dans le football en 1930. Ses premiers pas, il les fit en apposant sa première signature sur une licence joueur cadet à l'AS Bône. Technicien raffiné, il se forgea un solide palmarès. En 1946, il fut appelé à porter les couleurs de l'USM Bône et, deux années après, il devint entraîneur joueur dans la même équipe, interdite de stade à partir de 1950 par l'occupant français. Au titre d'entraîneur de l'USM Annaba, il offrit à la fin de la saison 1963-1964 à Annaba son premier titre de champion d'Algérie. En 1972, dans un stade du 5 Juillet (Alger) comble, c'est la coupe d'Algérie qu'il rapportera à Annaba après un mémorable face-à-face avec l'USM Alger. Ouvert, disponible, serviable et d'humeur gaie, adulé pour ses dons de footballeur d'abord et d'entraîneur ensuite, Kaptan fut aussi apprécié pour ses qualités humaines, car il était l'ami de tous. Aucune note discordante n'était venue ternir son long parcours auquel il mit un terme en 1985. Ce n'est pas pour autant qu'il quitta le football puisque du fond de son magasin d'articles de sport de la rue Ibn Khaldoun, il ne ratait aucune information sur le football local et national. Il est parti sans bruit à 86 ans, en léguant à son fils Kako son rêve de revoir son club de toujours, Hamra Annaba, revenir dans la cour des grands. En président de club, Kako s'y est déjà attelé à la mémoire de son père, de cet homme qui a toujours vécu humble, modeste et en homme de bien.