Les travaux de la 16e session du comité des chefs d'Etat et de gouvernement, chargé de la mise en œuvre du NEPAD, se sont ouverts hier à Addis-Abeba (Ethiopie), avec pour toile de fond une querelle sournoise entre le Tchad et le Soudan. N'Djamena a menacé de « suspendre » sa participation à l'Union africaine (UA) « si le Soudan est désigné à la présidence de l'organisation lors du sommet prévu les 29 et 30 janvier dans la capitale éthiopienne ». « Si le Soudan est désigné comme président de l'UA, nous suspendrons notre participation à l'UA pendant le mandat (du président soudanais) Omar Al Béchir », a averti le ministre tchadien des Affaires étrangères, Ahmat Allam-Mi. La déclaration de M. Allam-Mi est intervenue peu de temps après que le ministre soudanais des Affaires étrangères, Lam Akol, a affirmé que son pays était « assuré d'obtenir la présidence de l'UA lors du sommet des 29 et 30 janvier ». « Le Soudan aura la présidence de l'UA. Il s'agit d'une décision des chefs d'Etat et de gouvernement et je ne pense pas qu'ils reviennent dessus », a déclaré M. Akol, en marge d'une réunion du conseil exécutif de l'UA à Addis-Abeba. M. Allam-Mi a notamment expliqué le refus de son pays de cautionner l'arrivée de Khartoum à la présidence de l'UA par « la dégradation de la situation au Darfour et l'aggravation de la situation entre le Tchad et le Soudan et d'autres pays voisins ». La présidence de l'UA semble être véritablement un enjeu important, car, en plus du bras de fer annoncé entre le Soudan et le Tchad, d'autres pays multiplient les manœuvres en coulisses pour prendre les commandes de l'organisation panafricaine. Selon une source diplomatique, Djibouti a convoqué une réunion avec les pays du groupe Afrique de l'Est auquel revient la présidence tournante de l'UA. Et l'idée, explique-t-on, serait de parvenir à construire un consensus pour présenter un candidat commun à la présidence de l'UA. D'autres pays africains sont également cités comme candidats potentiels, notamment le Ghana et le Rwanda. Le Soudan devait, rappelle-t-on, prendre la présidence de l'organisation continentale l'année dernière, mais en raison notamment de la situation au Darfour, la communauté internationale s'y était opposée. A signaler que la capitale éthiopienne doit abriter la 16e session du comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) et la 6e session du Forum du mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP). Ces deux événements auxquels participe l'Algérie seront suivis par la 8e session ordinaire de l'assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) qui se tiendra dans la capitale éthiopienne les 29 et 30 janvier en cours.