Le secteur de la formation professionnelle a vu ses effectifs de stagiaires passer de 8775 en 2002 à 12 258 en 2006 au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Cette évolution du nombre de stagiaires n'a malheureusement pas été suffisamment accompagnée par la réalisation de nouvelles infrastructures pédagogiques. Les centres de formation existants sont surchargés et n'arrivent plus à faire face à la forte demande de ces milliers de candidats, exclus du système éducatif. La reconversion de quelques annexes en centres de formation n'a pas réglé le problème du surplus des effectifs. La création de sections détachées au niveau de quelques communes de la wilaya a buté, elle aussi, sur de nombreux problèmes dont l'inexistence d'infrastructures d'accueil, le manque d'encadrement pédagogique spécialisé et des moyens matériels nécessaires pour certaines spécialités. La direction de la formation professionnelle est ainsi contrainte d'occuper provisoirement différents établissements vacants, dépourvus d'un minimum de commodités. La quasi-totalité du personnel enseignant et le staff administratif est recrutée dans le cadre du pré-emploi et du filet social. Pour parer à ce déficit en places pédagogiques, d'importants projets de réalisation de centres de formation à travers différentes daïras de la wilaya ont été lancés. Mais la livraison de ces nouvelles infrastructures enregistre d'énormes retards, constate-t-on. C'est le cas du centre des Ouacifs où les travaux ne sont toujours pas achevés malgré les engagements de la directrice de la formation professionnelle de l'ouvrir pour septembre dernier. A Bouzguène, le taux de 30% ne reflète pas la réalité de l'avancement des travaux du nouveau CFPA, souligne le chef de daïra qui déclare que les réserves ne sont pas encore levées à cause des mauvaises études effectuées. A Draâ El Mizan (DEM), le seul centre de formation existant accueille plus de 450 stagiaires, soit le double de ses capacités initiales. Le chef de daïra de DEM s'est étonné, lors du conseil de wilaya tenu mercredi dernier, du fait qu'aucun projet n'est inscrit au profit de cette localité par la direction de la formation professionnelle. Dans la localité voisine de Tizi Ghenif, les stagiaires continuent à étudier dans des locaux en préfabriqué. Le chef de daïra, qui s'est plaint de cette situation, n'a pas manqué de signaler qu'à M'Kira, l'annexe du CFPA occupe les locaux d'une école primaire. Des retards sont également enregistrés dans l'équipement des centres de formation et des internats en matériel nécessaire, fait remarquer le wali de Tizi Ouzou. Un déficit est également constaté dans l'alimentation du marché local de l'emploi en main-d'œuvre qualifiée, issue de la formation professionnelle. Les secteurs du bâtiment et des travaux publics sont les plus touchés. Des efforts doivent donc être consentis dans cette voie d'autant que des projets de grandes envergures peinent à avancer à cause du manque d'ouvriers.