La formation professionnelle représente une issue de secours pour les jeunes dans la wilaya de Tizi Ouzou. C'est le cas de le dire quand on sait que les effectifs des apprentis sont de 13 014, dont 2 406 filles, enregistrés au premier semestre de l'année passée. Certes la prise de conscience chez les jeunes pour poursuivre une formation dans les diverses branches est aussi pour quelque chose dans cet engouement, qui a vu une augmentation sensible comparativement aux années précédentes. 8 775 apprentis en 2003, 10 718 en 2004, 11 339 en 2005 et 12 258 en 2006. Ces chiffres illustrent amplement cet engouement à la formation. Globalement, la wilaya de Tizi Ouzou a enregistré pour 2007/2008 29 839 stagiaires, en plus des apprentis, dont 610 femmes au foyer, 10 833 en formation résidentielle dont 271 en cours du soir, 882 en formation à distance, 2.300 en formation conventionnée et 2 200 en école privée de formation professionnelle. Ce secteur a également contribué à la formation de 31 jeunes en difficultés mentales et physiques (handicapés moteurs, visuels, auditifs), comme il ressort du bilan de ce secteur datant de 2007. Ce document relève la disponibilité dans la wilaya de 22 CFPA dont 15 annexes, 3 INSFP, avec 96 spécialités, et 16 branches professionnelles. La réception de nouvelles infrastructures pour la période 2005-2009, donnera sûrement aux jeunes des régions enclavées des opportunités de formation avec, notamment, une prévision préliminaire de 600 postes pédagogiques prévus, ainsi que la réception de 600 lits (places en internat). Cette opération a été inscrite dans le cadre de l'exploitation optimale des infrastructures existantes. Il serait alors attendu, à l'horizon 2009, un nombre de 200 postes d'emplois à répartir entre les localités de Béni Douala, Béni Yenni et Timizart. 250 postes à Bouzeguène, 300 à Freha et Iboudraren, 400 postes à Drâa Ben Kheda et une extension de 150 postes au centre de formation Kerrad-Rachid (chef-lieu de wilaya). Un plan d'envergure et un effort consenti sur le plan matériel soulèvent pourtant d'autres questions, notamment celle de la qualité de la formation. Des jeunes stagiaires que nous avons rencontrés déplorent les difficultés auxquelles ils font face ; ils doivent, par exemple, trouver eux-mêmes l'entreprise qui voudra les accueillir pour leurs stages pratiques, notamment dans les secteurs de la plomberie sanitaire, de l'électricité du bâtiment… contrairement à d'autres secteurs comme celui de l'hôtellerie. “Depuis la signature de mon contrat d'apprentissage avec une entreprise spécialisée dans la plomberie, celle-ci ne m'a jamais convoqué pour poursuivre ma formation pratique”, regrettera Boubkeur, un des jeunes stagiaires apprentis. Et cela remet en cause la qualité des formations acquises hors CFPA. Ces appentis interpellent les autorités concernée pour mettre en œuvre un système de suivi qui puisse veiller à la bonne formation des jeunes pendant leur stage pratique. Une phase très importante dans la finalisation de leur formation, ce qui leur permettra, sans doute, une insertion effective dans la vie active. Jusqu'en 2007, signale-t-on, la willaya de Tizi Ouzou dispose de 61 Commissions communales de l'apprentissage (CCA), régies par la circulaire ministérielle n° 05/2000. Elle est chargée globalement de la promotion permanente de l'apprentissage au niveau communal, à savoir l'étude et le choix des stratégies à mettre en œuvre pour la prospection de postes d'apprentis à mettre en place dans les communes. Comme il a été créé, par décret exécutif (n° 98-355) un fonds national de développement de l'apprentissage et de la formation continue. Ce fonds a pour mission de financer des programmes de formation continue et d'apprentissage au profit des entreprises. D'un ordre de 1%, cette taxe est passée à 2% avec la loi de finance 2007, et ce, pour récompenser l'effort des entreprises assujetties. De nouvelles dispositions en 2008 et 2009 vont venir approfondir ce processus de développement de la formation, particulièrement avec l'ouverture de centres citée plus haut. Une amélioration est par conséquent attendue dans ce secteur pour la prise en charge des jeunes et des métiers. Kocila TIGHILT