Certains de ces paramédicaux recrutés au sein de structures sanitaires étatiques ont vu leur intégration rejetée par la Fonction publique. Pourtant, le décret exécutif nº 98-371 du 23 novembre 1998 fixant les conditions de créations de fonctionnement et de contrôle des établissements privés de formation paramédicale stipule clairement que les attestations de succès délivrées par les établissements privés sont conditionnées par la réussite aux examens de fin d'études, organisés par les structures publiques. En cas de succès, il sera alors délivré un diplôme d'Etat par le ministre de la Santé en tout point égal à celui délivré aux étudiants issus d'institutions publiques. Le motif invoqué par les services de la Fonction publique est l'inexistence d'un arrêté conjoint du ministère chargé de la Santé et de l'autorité chargée de la Fonction publique, portant sur le statut des personnels paramédicaux et les conditions d'accès aux postes de travail. Dans un courrier transmis aux services précités, le directeur de l'école Ibn Sina s'est vu signifier que son école privée ne faisait pas partie de la nomenclature établie par le décret exécutif nº91-107 du 27 avril 1991. Selon certaines sources, les paramédicaux ayant été recrutés par des établissements publics occuperaient en ce moment des postes contractuels où ils seraient sous-payés, en attendant la régularisation de leur situation. Il apparaîtrait également que leurs collègues, exerçant au sein d'organismes privés, n'ont rencontré aucune sorte de discrimination. Le secteur paramédical souffre pourtant d'un grave déficit dont la solution pourrait résider dans l'embauche du personnel issu d'écoles privées. Selon le directeur de l'école Ibn Sina, « c'est une tâche ardue de former des hommes et des femmes de terrain pour la prise en charge des malades. Les modalités concernant la création et le contrôle d'écoles paramédicales privées définies par le décret exécutif nº 98-317 sont draconiennes et sans appel et les paramédicaux du secteur privé suivent en tout point le même cursus que celui en vigueur dans les établissements de formation publics ». Sollicité à la fois par les parents d'élèves et la direction de l'école, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière aurait pris acte de cette impasse juridique et les intéressés sont dans l'expectative d'un amendement prochain du décret nº 91-107, dont la présente forme pénalise autant les diplômés et les établissements de formation privés que le secteur public.