Le douar Ouled hamdane, au nord de la commune de Ouled Farès, à 25 km du chef-lieu de wilaya, est totalement déserté par ses habitants depuis deux décennies. Ceux-ci ont trouvé refuge dans des bidonvilles installés à proximité d'un Oued, situé au village les « Cinq palmiers », distant de 6 km. A l'écart de la RN 19 reliant Chlef à Ténès, le lieu est inaccessible en raison du mauvais état de la route. Au bout de plusieurs kilomètres de marche à pied, on découvre un habitat regroupé d'une cinquantaine de maisons. Celles-ci offrent un spectacle de désolation totale : Pas une âme qui vive et les portes et fenêtres ont été entièrement arrachées. Il ne reste que l'ossature des habitations qui respirent l'exclusion, la misère et l'abandon, à quelques encablures du siège de la Daira. Devant cette situation d'un autre âge, la population a décidé de quitter les lieux et d'aller se réfugier dans le village proche des « Cinq Palmiers », sur le site même où le colonialisme français avait érigé son tristement célèbre centre de torture.« Ici, c'est mieux qu'à Ouled Hamdane où nous manquions de tout : eau, électricité, route, école, centre de santé, etc. Nous vivons quand même dans la précarité et nous attendons un geste des autorités pour pouvoir s'en sortir et bénéficier de conditions de vie décentes », nous ont déclaré certains habitants. En effet, le sentiment qui prédomine est celui de l'abandon et l'on relève avec beaucoup d'amertume l'indifférence des pouvoirs publics à l'égard de la population qui a payé un lourd tribut au terrorisme. Exode forcé D'autres citoyens enchaînent : « Nous sommes prêts à retourner dans notre douar, pour peu que les responsables locaux daignent le reconstruire en le dotant des équipements et commodités nécessaires. Nous sommes pour la plupart des fellahs et nous voulons travailler nos terres dans un environnement favorable ». Et d'ajouter que toutes les démarches effectuées dans ce sens auprès des responsables locaux sont restées sans suite, pendant qu'ils s'entassent dans des abris précaires où la promiscuité et les maladies font partie du quotidien. Des vieux, rencontrés dans le café du coin, affirment que certaines familles victimes de l'exode forcé ne survivent que grâce à la solidarité de leurs voisins. « La plupart des pères de famille sont au chômage et n'ont pu bénéficier à ce jour d'aucun soutien de l'Etat en la matière. Même les universitaires ayant terminé leurs études, se trouvent dans la même situation, car l'admission au dispositif du contrat de pré emploi se fait selon les connaissances et selon un système de quota qui décourage plus d'un », révèlent-ils.