Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, était hier l'invité du Forum de l'ENTV. Il a tenté de répondre à certaines questions de l'heure et a, en revanche, esquivé d'autres. Concernant une interrogation portant sur l'évangélisation, l'orateur a ravivé, une fois de plus, la polémique au lieu d'apaiser la situation. De l'avis de M. Ghlamallah, les militants des partis politiques qui encouragent l'évangélisation ne sont pas affiliés au FLN, encore moins au RND, mais ils sont dans les formations de tendance laïque et sont aussi adhérents au Mouvement culturel berbère (MCB). Le représentant du gouvernement ne s'est pas contenté, cette fois-ci, de porter des accusations en faisant allusion aux archs et aux laïcs, mais a désigné du doigt le MCB comme étant l'animateur de l'évangélisation en Algérie. Le ministre se base, en avançant ces propos, sur les informations recueillies par ses proches. « A l'APN, j'ai cité juste les tendances qui prônent l'évangélisation. J'aurais pu, toutefois, donner toute la liste, qui est longue, des personnes qui défendent cette démarche en me référant aux résultats des investigations menées sur le terrain. Maintenant, s'il y a des personnes qui ont une preuve que les militants du FLN encouragent l'évangélisation, qu'ils nous la ramènent... », dira le conférencier. Sur le chapitre portant sur le code de la famille, et avec une note d'humour, le ministre, de formation RND, a souligné que cette question ne relève pas de son secteur, mais plutôt de celui de la justice. Cependant, il s'est dit prédisposé à donner son point de vue sur le sujet si on venait à le lui demander. Saisissant cette opportunité, les journalistes l'ont invité à se prononcer sur les amendements proposés par le gouvernement. Le ministre a indiqué que le code de la famille n'est pas le Coran ; dans cinq ans, il pourrait y avoir d'autres amendements. « Le législateur a toute les prérogatives d'apporter des changements à un texte de loi, du moment qu'il est le mieux imprégné de la situation de la société. Pour ce qui est des institutions, elles peuvent a, cet effet, donner uniquement leur point de vue sur telle ou telle question et doivent exécuter les décisions du législateur... », a souligné le conférencier. ` En somme, celui-ci a expliqué que les amendements proposés par le Pouvoir et concernant le code de la famille sont applicables sur le terrain et ce, du moment qu'ils ne sont pas contraires à la charia. « Je suppose que ceux qui sont contre les amendements ont interprété à leur façon la charia. En ce qui nous concerne, nous restons convaincus que des changements peuvent intervenir sur un texte de loi ; il reste que les avis des uns et des autres nous les respectons, mais la loi nous l'appliquerons... Il reste que nous sommes ni pour ni contre les amendements... » Le ministre, avec un sourire, avoue qu'il est anormal qu'une femme divorcée et ayant des enfants ne bénéficie pas d'un logement. Quant à la création d'une maison de prédication (dar el fataoui), le ministre a révélé qu'un projet de loi en ce sens a été élaboré par son département et a été adressé au secrétaire général du gouvernement. Seulement, faute de programmation, le texte n'a pas encore fait l'objet d'étude. En revanche, le projet portant sur la construction d'une grande mosquée à Alger a été maintenu, et les travaux débuteront en 2005. La mosquée générera 1500 postes de travail. Le représentant du gouvernement a estimé le nombre des mosquées à 4000, et 3400 sont en cours de construction. Il existe également 14 centres islamiques qui ont des annexes dans 31 wilayas. Par ailleurs, pour ce qui est des prêches du vendredi, le ministre a démenti catégoriquement les informations relatives aux prêches élaborés par la tutelle. « L'imam a toute la latitude de choisir le thème de son prêche ; nous ne lui dictons absolument pas le sujet. Certes, il nous arrive de l'orienter dans le cadre d'une campagne de sensibilisation portant sur l'environnement, le 1er Novembre... En somme, nous adressons des communiqués aux imams pour attirer juste leur attention sur un événement ou un phénomène social », dira M. Ghlamallah qui affirme qu'un imam doit être proche de la société et connaître parfaitement ses problèmes afin d'aider et sensibiliser les citoyens. Selon le ministre, des efforts ont été déployés dans le domaine de la formation des imams.