Chaque jour que dieu fait et particulièrement les jeudis et vendredis, l'artère menant droit au centre hospitalo-universitaire d'Oran est prise d'assaut par une nuée de personnes bloquant ainsi ce chemin très emprunté par les ambulances et véhicules particuliers transportant des malades. Les « bloqueurs » de la route ne sont, ni des émeutiers, ni des manifestants. Ce sont tout simplement des vendeurs à la sauvette de téléphones portables et autres accessoires de cet outil de communication très prisés en ces moments. Leur nombre, additionné à celui des clients et des vendeurs de casse-croûtes, de calentica et de boissons diverses, se compte par centaines. Ils déambulent tout au long de la journée entre les deux côtés opposés de l'artère, sans se soucier des tracasseries qu'ils causent aux automobilistes et aux nombreux commerçants légaux de cette rue devenue tristement célèbre à Oran par la foule compacte qui y règne impunément au vu et au su de l'autorité locale. Les requêtes adressées aux wali, président de l'APC, chef de Sûreté de wilaya et même au procureur général prés la Cour d'Oran, par les riverains, n'ont eu aucun écho. « Elles sont restées lettres mortes », nous a confié un de ces malheureux commerçants auquel, certains parmi ces « vendeurs illicites » ont pris le seuil de son magasin comme lieu de prédilection. A chaque fois qu'il les supplie de quitter l'entrée de sa boutique, ils lui répondent ceci : « Rouh Techtki ». Il y a eu certes quelques timides descentes de la police, mais cela n'a pas dissuadé pour autant ces récalcitrants. Seul un arrêté du wali interdisant l'attroupement en ce lieu pourra « peut être » régler cet état de fait on ne peut plus préjudiciable à l'image de marque de la deuxième ville d'Algérie ou, comme beaucoup de ses habitants aiment l'appeler, El Bahia. Et d'autres El Balia.