« Une liste rouge réactualisée des entreprises défaillantes sera dressée dans les prochains mois », a révélé, hier, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Mohamed Nadir Hamimid, lors de la présentation du bilan sectoriel pour l'exercice 2006. Rendu obligatoire après les abandons répétitifs des chantiers en cours d'exécution, le recensement des entrepreneurs malhonnêtes ou ceux ne disposant pas d'outils suffisants pour la réalisation de certains projets se fera de manière régulière, promet M. Hamimid. Ceux qui y seront fichés s'exposeront à des sanctions graduées. Diverses pénalisations ont été énumérées par M. Hamimid allant jusqu'à évoquer le recours à la justice pour récupérer les deniers publics engagés. Continuant dans le registre des sanctions, le ministre de l'Habitat menacera du retrait momentané ou définitif de l'agrément aux entrepreneurs incompétents. Ils seront, également, rayés des listes des soumissionnaires pour tout type d'appel d'offres. Il faut dire que la défaillance des entreprises détentrices des marchés a été à l'origine de beaucoup de retards dans la livraison, particulièrement dans le segment de la location-vente. « Pour l'instant, confirme le premier responsable exécutif de l'habitat, la liste est encore vierge. » Pourtant, le listing aurait pu déjà accueillir les firmes ayant laissé les chantiers de l'AADL à l'abandon. Au courant du second semestre de l'année 2006, l'AADL, agence en charge de gérer la location-vente, a procédé au remplacement de plusieurs entreprises défaillantes. Cinq entreprises ont été engagées, dont Atlas, Guancha, CSCEC et Haddad. Le nom de la cinquième entreprise n'a pas été rendu public pour des raisons inconnues. Le système d'octroi des marchés reçoit, pour sa part, un réaménagement. L'appel d'offres dans l'attribution des marchés publics de construction reste de vigueur avec, néanmoins, une possibilité de regrouper les marchés au sein d'un seul. M. Hamimid a souligné que « les walis ont été instruits dans ce sens ». Outre le souci d'éviter les défections possibles des entrepreneurs, le département de l'habitat motive ce réaménagement par la préoccupation d'éviter le cumul des marchés infructueux, susceptibles de retarder l'échéancier de 2009. Comme troisième argument, le ministre de l'Habitat citera le souci d'attractivité à donner aux marchés publics du secteur, habitat et réalisation d'infrastructures confondus. Ainsi, le secteur du bâtiment, de l'aveu même du ministre, veut stimuler la venue des entreprises étrangères pour remédier au déficit chronique en outils de réalisation. « Elles (entreprises étrangères), mais elles seront motivées pour un groupe de projets et par voie de conséquence elles consentiront à installer leurs chantiers et leurs bases vie », espère M. Hamimid. Pour la cession des logements sociaux des OPGI, le ministre de l'Habitat considère qu'« il est encore prématuré de tirer un quelconque bilan étant donné que l'opération n'est qu'à son second mois ». A une question relative à la moyenne de logements nécessaires par an après 2009 pour répondre à la demande, le ministre de l'Habitat dit ne pas disposer de « modèle prévisionnel pour tirer des perspectives sinon l'attente des résultats du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) prévu pour 2008 ».