L'année 2006 sera celle de tous les défis pour le secteur de l'habitat et de l'urbanisme dans la wilaya de Constantine. Le discours d'autosuffisance des responsables du domaine sera mis au placard, du moins pour les quatre prochaines années. Le bilan présenté récemment par les directions de l'urbanisme et des équipements publics lors d'une rencontre régionale présidée par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme demeure largement en deçà des attentes de la population. Par les chiffres, la wilaya de Constantine a pu livrer 1976 unités durant l'année 2005 sur des prévisions de 3634 logements, soit un taux de 55 %. Une piètre performance qui ne reflète guère les moyens et les outils de réalisation dont dispose une wilaya qui enregistre un net recul depuis trois années. En dépit des quelques remarques de Mohamed Nadir Hamimid qui semble ménager l'équipe de Constantine, contrairement aux sévères mise en garde reçues par les responsables du secteur de l'urbanisme et de l'habitat dans les autres wilayas de l'Est, l'optimisme affiché par les locataires du siège de la rue Raymonde Peshard cache mal des réalités que seuls les citoyens concernés par l'acquisition d'un logement, quelle que soit sa formule, sont les mieux placés pour les révéler. Le cas le plus frappant demeure celui de l'habitat rural, qualifié à tort ou à raison, de parent pauvre de toute l'opération. Dans une wilaya qui compte pas moins de sept communes à vocation rurale, seulement 39 constructions ont été réellement réalisées durant une année contre des prévisions de 3500 devant être réceptionnées dans le cadre du plan quinquennal 2005-2009. Un chiffre qui ne semble émouvoir personne sauf le wali de Constantine qui n'a pas manqué d'afficher sa colère lors de ses sorties dans les communes en direction des autorités locales ignorantes, incapables de cerner les besoins de leurs populations et qui continuent de briller par leur ignorance et leur indifférence. Malgré le montant de 500 000 DA alloué par l'Etat pour les postulants pour ce type d'habitat, la plupart des bénéficiaires semblent dans l'incapacité d'aller jusqu'au bout de l'opération sachant qu'ils ne sont pas tous des propriétaires terriens, alors que d'autres affirment ne pas avoir reçu les montants cités pour différentes raisons. Le problème du foncier, des exploitations agricoles et des terres privées semble entraver par ailleurs l'opération de l'habitat rural qui accuse des cumuls de retards, alors que la wilaya de Constantine prévoit de réceptionner 1024 unités pour l'année en cours. Dans le registre du logement, on apprend que 5992 unités sont déjà inscrites dans les prévision de l'année 2006, dont 2558 logement sociaux locatifs, 997 logements sociaux participatifs, 1302 logements de la location vente et 111 logements promotionnels. Pour les spécialistes bien au fait de la question, ces chiffres qui, du reste ne sont que des simples prévisions inscrites dans le quota des 17000 logements que la wilaya compte réceptionner à l'horizon 2009, sont à revoir à la hausse. Un point que Mohamed Nadir Hamimid, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, n'a pas manqué de relever en adressant un message à peine voilé à l'adresse des autorités de la wilaya de Constantine. Selon le premier responsable du secteur, la situation de la wilaya de Constantine n'est pas bien confortable, car entre les chantiers engagés pour les quatre prochaines années et le reste à réaliser, le compte est de 31000 logements à réceptionner avant 2009. Autrement dit, et par un simple calcul, la wilaya de Constantine aura pour sa part à assurer une moyenne de 8000 logements par an toutes formules confondues pour être au diapason du programme d'un million de logements lancé par le président de la République. Un chiffre qui dépasse de loin les capacités réelles d'une wilaya qui a déjà d'autres soucis et pas des moindres, surtout que les municipalités doivent faire plus de fermeté pour lutter contre les constructions illicites et gérer les dossiers délicats de la vieille ville, des habitations menacées par les glissements de terrain et autres menaçant ruine mais surtout l'éternel problème des bidonvilles qui déforment lamentablement l'image de la ville.