Pour la troisième journée consécutive, les employés du complexe machinisme agricole (CMA) ont observé, hier, un sit-in devant le siège de la direction générale, réclamant le redressement de l'entreprise et la relance effective de la production. Selon des représentants syndicaux, l'absence d'un plan de charge à même de relancer l'activité, hypothèque sérieusement l'avenir d'un des plus grands complexes industriels de l'Ouest. « Plusieurs centaines d'emplois sont menacées de disparition si jamais les pouvoirs publics ne réagissent pas promptement en engageant des mesures urgentes de sauvetage de l'entreprise », s'accordent-ils à dire, déjà que les salaires sont perçus difficilement en raison d'un problème récurrent de trésorerie, fait remarquer un ouvrier de l'entreprise. Du côté de la direction générale, l'on estime que le problème de CMA est « un problème structurel, donc de marché ». Dans une déclaration remise hier à la presse, le Pdg, M. Alloua, soutient que « depuis sa création, le CMA n'a jamais été bénéficiaire et continue à accumuler des résultats négatifs aggravant davantage sa situation financière ». Il affirme à ce propos que depuis 1994, le complexe n'a vendu sur le marché local, en moyenne et par an, que 27 moissonneuses batteuses et 71 ramasseuses presse. Situation critique « La situation critique de l'entreprise a été portée par la SGP EQUIPAG au plus haut niveau et des décisions ont été prises par les pouvoirs publics. Ces décisions sont en voie d'exécution et concernent des mesures très encourageantes de financement des produits CMA », ajoute-t-il. Il s'agit, poursuit-il, d'un dispositif mis en place par l'Etat pour le financement de 400 moissonneuses batteuse/an. Ce dispositif prévoit une formule de leasing qui sera supportée par le trésor public à hauteur de 40%. Ainsi, le fellah acquéreur s'acquittera de 10% seulement du prix du produit de son choix, tandis que les 50% restant seront échelonnés sur une dizaine d'année. « Mais là, la seule chose que personne ne peut faire, c'est d'obliger les fellahs à venir s'équiper de produits CMA », explique-t-il. En outre, le Pdg révèle que des discussions sont en cours avec deux partenaires étrangers et ce, dans la perspective d'un partenariat durable, à même d'« assurer la pérennité de l'entreprise ». Et de conclure : « Maintenant, si le marché, compte tenu de ces mesures d'encouragement, absorbe les produits CMA, l'entreprise pourra alors amorcer son redressement. »