Constituée de 5 élus indépendants sur 11 sièges, l'APC de Bouzeguène a connu une stabilité dans son fonctionnement. La conduite des affaires de la commune et la mise en œuvre du programme de développement reste toutefois tributaire du soutien des pouvoirs publics, qui arrive avec parcimonie. Située à 70 km à l'est du chef-lieu de wilaya, la commune a du mal à se faire entendre de l'administration locale. Des engagements sont arrachés aux autorités lorsqu'elles sont en déplacement dans la localité, mais la concrétisation devient laborieuse au niveau de certaines directions. Les besoins sont énormes dans cette commune constituée de 24 villages, pour une population de 30 000 habitants. Les ressources propres de la commune (rentrées annuelles de 2,50 millions de dinars), couvrent à peine un mois de salaire. 120 employés, et seulement deux agents affectés au service technique, se chargeant de l'ensemble des opérations. L'APC a soumis à la direction de l'administration locale (DAL) un nouveau tableau d'effectifs, prévoyant, entre autres, le recrutement de deux ingénieurs et deux techniciens. Le renforcement du service voirie est également souhaité par l'APC, pour réduire le recours aux emplois IAIG, payés à 3 000 DA. Ayant fait campagne sous le slogan « priorité aux villages », les élus indépendants se rendent compte de la difficulté de la tâche qui les attendait. « Chaque village a de nombreux problèmes qui demandent une intervention rapide. Et nous ne disposons que d'un mandat de deux ans », nous dit M. Acherar, le P/APC, ancien chef de service à l'ADE. La priorité est la réfection des captages des sources alimentant les villages. Les conduites d'adduction datant des années 1970 sont frappées de corrosion. La direction de l'hydraulique est sollicitée pour mettre en place un plan sectoriel en direction des villages afin de résoudre le problème du manque d'eau potable en période estivale. La commune passe de 30 à 50 000 âmes en été, avec l'arrivée des émigrés. « Jusqu'ici, tout se fait avec les cotisations des villageois, mais cela va s'arrêter avec les pensions de l'émigration », souligne le P/APC. C'est l'Etat qui devra prendre en charge tout ce qui est eau, routes, assainissement, estime-t-on. L'intervention de la DHW est également attendue au lotissement Loudha pour la réalisation d'un forage et d'une station de refoulement afin d'alimenter les 270 logements qui seront achevés cette année. 50 logements sociaux ont été attribués récemment, sans aucun recours à la commission de wilaya, tient-on à souligner, et 80 autres seront attribués prochainement. « Nous demandons de nouveaux programmes sociaux. Nous avons 1500 demandes de logements en instance. Les terrains d'assiette sont disponibles », dit le P/APC. La commune attend les deux bus promis par le ministre de la Solidarité nationale, l'ambulance tout-terrain que devait envoyer la DSP, en plus de la clôture de la polyclinique, les deux terrains combinés promis par la DJS, le sablage des pistes ouvertes dans le cadre du PPDR, pour les rendre praticables en hiver…La liste des attentes et des promesses est longue. L'on s'étonne enfin, à Bouzeguène, que la commune reçoive 230 aides à l'habitat rural, pour une population de 30 000 habitants, alors que des communes ayant l'envergure d'un seul village ont bénéficié de 300 subventions. En plus de tenir ses engagements, l'administration devrait également renouer avec le sens des proportions.