La ville d'Akbou a vécu une véritable tragédie, vendredi en fin de journée, lorsqu'une partie du mur d'enceinte du commissariat de police s'est effondrée sur des passants, faisant trois malheureuses victimes. Il s'agit de deux sœurs, Souad et Warda, de la famille Ben Barka, âgées respectivement de 8 et 10 ans, et d'un enseignant, âgé de 48 ans, père de quatre enfants, qui ne faisaient qu'emprunter le trottoir à ce moment fatidique. La célérité avec laquelle les premiers secours ont été portés aux victimes et la proximité du pavillon des urgences de l'hôpital, sis à une vingtaine de mètres seulement du lieu du drame, n'ont pas pu empêcher le bilan d'être particulièrement lourd. Les deux fillettes qui sortaient d'un magasin sont mortes sur le coup alors que la troisième victime a rendu l'âme quelques instants après avoir été admise à l'hôpital. Il semblerait, à première vue, que les violentes rafales de vent qui soufflaient tout au long de cette journée soient la principale cause de ce drame qui a endeuillé deux familles et toute la localité même si, d'ores et déjà, des doigts accusateurs pointent vers des négligences qui ont laissé ce mur branlant et fissuré en l'état depuis une année au moins. En effet, les citoyens que nous avons rencontrés sur place, ont témoigné, de manière unanime, qu'en raison du danger qu'elle présentait, la partie du mur qui s'est effondrée était soutenue depuis des mois par un madrier calé contre un poteau électrique. Ce madrier de fortune a été enlevé le jour de la visite du ministre de la Santé qui a eu lieu il y a près de trois mois puis remis en place après son départ. Ce mur d'enceinte, construit en 1994, a été, visiblement, érigé de manière improvisée en ce sens qu'il a été édifié sur un muret qui comporte déjà une clôture en fer forgé qui laisse peu de place aux parpaings. De visu, on a pu constater qu'au mépris des règles élémentaires de la construction, il ne comportait pas de ceinture bétonnée pour son assise. Par contre, la ceinture qui le coiffait ainsi que les barres de fer qui le hérissaient ont certainement contribué à le déséquilibrer. Détail macabre fourni par des témoins oculaires, l'une des victimes a été transpercée de part en part par l'une de ces herses qui ornaient ce mur. Au niveau du commissariat, des sources, qui tiennent à garder l'anonymat, soulignent que plusieurs correspondances ont été envoyées à qui de droit pour attirer l'attention sur le danger que représentait ce mur mais sans résultat concret. On se plaît également à dire que si la tragédie avait eu lieu un jour de semaine au lieu d'un vendredi froid et pluvieux, le bilan aurait été beaucoup plus lourd. En tout état de cause, une enquête a été ouverte pour déterminer les causes et situer les responsabilités.