La commune de Tizi Ouzou n'en finit pas avec le sempiternel feuilleton des blocages qui ont toujours empêché l'assemblée élue de trouver sa cohésion et de fonctionner normalement. Encore une fois, les divergences qui divisent les élus viennent d'avoir raison du maire du chef-lieu de la wilaya. Arezki Bensalem, installé à la tête de l'exécutif communal à l'issue des élections partielles de novembre 2005, (élu sur la liste FFS), a démissionné de son poste la semaine dernière. Cette démission intervient après un bras de fer entre l'exécutif (composé du FFS et des indépendants) et l'opposition, où se retrouvent les élus du RCD, FLN et RND, et qui a duré plusieurs semaines. En guise d'ultime recours, les opposants à Arezki Bensalem, au nombre de douze (sur un total de 23 élus), ont décidé, le 24 janvier dernier, de bouder toute session de l'assemblée qui n'aura pas pour ordre du jour, des questions relatives à l'état d'avancement des programmes 2006 et le règlement définitif du problème des salaires des travailleurs de la régie communale, entre autres. Ils ont exigé également la tenue d'une session extraordinaire pour débattre « du bilan des engagements de 2006, des certificats de possession délivrés, des bons internes délivrés au profit des particuliers et, enfin, des salaires de la régie estimés à 72 millions de dinars pour l'année 2007 ». Ne pouvant plus résister à cette pression, M. Bensalem a préféré céder son poste de P/APC et c'est l'actuel premier adjoint du maire, M. Si Salah (FFS), qui lui succédera, a-t-on appris auprès des élus. Au-delà des rapports de force au sein de l'assemblée, d'aucuns se posent la question du devenir de la commune de Tizi Ouzou, où les projets de développement local et la gestion des affaires publiques risquent d'être compromis à l'ombre de ces tiraillements. Le bilan de l'actuelle assemblée, en tout cas, est loin d'être positif. Quatorze mois sont passés depuis les élections partielles en Kabylie sans que la commune de Tizi Ouzou ne connaisse une avancée apparente. Depuis leur investiture, les élus actuels ne sont parvenus ni à mettre fin à l'anarchie qui règne dans la ville des genêts depuis les tragiques évènements du printemps 2001, ni à remettre de l'ordre au sein de l'administration communale. Bien au contraire, la dégradation du cadre de vie dans cette localité s'est accélérée, comme à Tala Athmane où une maladie mortelle est apparue au mois de décembre dernier à cause d'une insalubrité flagrante. Durant cette période aussi, les centaines de travailleurs de la commune ont dû recourir à la grève à plusieurs reprises pour manifester leur colère quant aux conditions désagréables dans lesquelles ils évoluent ainsi que les retards dans le versement de leurs salaires. Pour les jours à venir, l'installation d'un nouveau maire aux commandes de la commune de Tizi Ouzou, à elle seule, est loin d'être une panacée. Les élus à l'APC eux-mêmes reconnaissent que ce changement risque de faire perpétuer le statu quo. Toutefois, il importe de rappeler que ce genre de conflit n'est pas nouveau dans la commune de Tizi Ouzou. L'ancienne assemblée, issue des élections controversées de 2002 a connu les mêmes blocages. Le citoyen, quant à lui, voit les hommes défiler à la tête de la collectivité, sans que rien ne change à son quotidien. A défaut de gérer la ville, les élus gèrent leurs querelles.