Flags ofora fathers, c'était le premier film de Clint Eastwood sur la bataille d'Iwojima, l'île japonaise du Pacifique où 22 000 soldats japonais et 700 américains ont péri. Ce film était fait du côté américain, avec des acteurs d'Hollywood. Letters from in Ojiwa est le second film de Clint Eastwood, en compétition à Berlin et en bonne voie pour les oscars (lui ou Scorsese). Ce film est fait du côté des troupes japonaises, avec des acteurs japonais. On se souvient du commandant japonais joué par Sessue Hayakawa dans le Pont de la rivière Kwaï. Ici le commandant japonais d'Iwojiwa est joué par Ken Watanabe, grand acteur aussi dans le rôle du général Kuribayashi dont Clint Eastwood a pris (pour trame de son film) les lettres et ceux des autres soldats retrouvés dans les caves et les tranchées de la guerre et jamais postées. Clint Eastwood a réalisé une œuvre à tous points de vue très remarquable, très applaudie à Berlin. Il présente le général Kuribayashi, qui a péri en menant ses soldats dans une attaque kamikaze contre le camp américain, comme un personnage très noble, un grand lettré qui a vécu en Amérique comme attaché militaire. Mais cet aristocrate fera la guerre contre un pays qu'il a sans doute appris à aimer, en tout cas à bien connaître. Dans lettres from Iwojiwa, Clint Eastwood montre bien que le combat était inégal, les Américains avaient débarqué dans l'île en surnombre. Les Japonais résistaient dans les caves, les tunnels. Dans les premières images du film, on voit des chercheurs japonais creuser le sol de l'île pour retrouver les lettres. Un sac rempli est retrouvé. Les soldats morts écrivaient beaucoup à leurs familles. En face de cette œuvre grave, forte, les autres films montrés à la presse au début de la Berlinale paraissent assez anodins. On passera vite sur la môme d'Olivier Dahan, biographie un peu lourde d'Edith Piaf, chanteuse marginale dont l'ascension est vite suivie d'un déclin inexorable. Sans beaucoup de style, le film cherche à lever le voile sur un « monstre sacré ». Comme François Ozon de son côté fait avec Angel, un personnage public, riche, sur le modèle de Scarlet O'Hara d'autant en emporte le vent, qui sombre ensuite dans la déchéance totale. Au gel est adapté d'un roman populaire d'Elisabeth Taylor sur l'Angleterre du début du siècle dernier. Tiré du roman de Bohumil Hrabal, célèbre écrivain praguois, le film de Jiri Menzel : J'ai servi le roi d'Angleterre est une comédie pleine de rires et parfois de larmes : c'est l'histoire amusante d'un garçon de café qui rêve d'ascension sociale.Œuvre plus sérieuse, Le Faussaire, de cinéaste allemand Stefan Ruzowitky, lève aussi le voile sur l'atmosphère interlope de Berlin du temps des nazis. Un escroc fabrique de la fausse monnaie allemande. Il est arrêté et jeté dans un camp où les hitlériens lui proposant un marché : il est libre s'il fabrique de la fausse monnaie étrangère dessinée à in... et affaiblir l'ennemi. L'escroc a des problèmes de conscience. Film intéressant. Le public allemand applaudit dans la salle.