La colère des artistes belabesiens est à son apogée. Du jamais vu. Habituellement résignés à leur sort, voilà que des chanteurs de renom, musiciens, écrivains et hommes de théâtre se liguent pour faire cause commune et revendiquer plus de respect et de considération. Une manière aussi de crier, avec nostalgie, regret et colère, leur désaccord avec tout ce qui se fait en leur nom et avec l'argent du contribuable. Et ce n'est pas tout ! Les témoignages apportés lors de la conférence de presse, tenue hier, par le collectif des artistes belabesiens renseignent un peu plus sur les pratiques « insensées » et « avilissantes » employées au sein même de la communauté des Arts. Le récit attristant de Cheikh Naâm -l'un des plus prolifique compositeur de texte Rai- lorsqu'il évoque les brimades réservées aux artistes de la ville au niveau de la direction de la Culture, à de quoi choquer. De l'organisation de manifestations culturelles à la sélection de troupes théâtrales ou folkloriques aux différents festivals qui se tiennent annuellement, ces pratiques sont les mêmes. Que ce soit toutefois à Sidi Bel Abbès ou ailleurs. On parle ainsi de favoritisme, de copinage, d'abus, d'exclusion, de dérive et de régression organisée des métiers artistiques. Une régression « programmée », ressassent les plus pessimistes. Et si ce n'est pas le cas ? Telle est la question qu'on se pose continuellement dans cette métropole de culture qui a vu naître tant de prodiges.