Pour la réhabilitation et la mise en valeur de la ferme de Sitgès monument historique important des forces alliées durant la seconde guerre mondiale située à la sortie Ouest de la petite localité côtière de Messelmoune, 22 km à l'ouest de Cherchell, il aura fallu attendre la fin de l'année 2004 pour que les autorités de la wilaya de Tipaza se rendent compte de son importance, et agir enfin en faisant évacuer les 55 familles qui habitaient à l'intérieur de cette ferme dégradée pour les loger dans de nouveaux appartements, d'une part, et en affectant, selon les moyens du budget de la wilaya de Tipaza, une somme de 630 millions de centimes afin de pouvoir la nettoyer et effectuer les travaux préliminaires d'aménagement au niveau de cette ferme, d'autre part. « Ici commence la route de la libération de la France, de l'Europe et du monde du joug nazi », pouvait-on lire sur la plaque commémorative dans ce lieu, qui avait abrité une réunion ultrasecrète des officiers supérieurs des forces alliées anglo-américaines et des résistants français. Cette rencontre était présidée par le général américain Mark Wayne Clarck. Il était arrivé secrètement à bord du sous-marin Seraph dans la nuit à 1h 30, le 20 octobre 1942 pour repartir le 22 octobre 1942 à 5h30 du matin, à l'issue de cette réunion préparatoire pour l'opération de débarquement. L'autre phase pour la mise en valeur de ce site a eu lieu jeudi dernier. En effet, la wilaya de Tipaza avait chargé son secrétaire général pour diriger l'opération de démolition des gourbis (habitations précaires) et le recasement d'une partie des familles au nombre de 55 dans de nouveaux logements sociaux locatifs neufs, implantés en milieu urbain de Messelmoune. C'est sur ce terrain d'une superficie de 5 ha, se trouvant juste à proximité de la ferme de Sitgès, de surcroît dépourvu des réseaux d'assainissement et d'alimentation en eau potable que 110 familles avaient préféré ériger dans l'anarchie totale et l'impunité pour diverses raisons, 152 habitations précaires dont certaines datent de l'époque coloniale. Les conditions de vie dans cette cité de Messelmoune, dénommée « Bab El Oued », étaient inhumaines. L'opération de démolition du reste des habitations précaires reprendra dès l'achèvement des travaux des 55 logements en cours de construction. La wilaya de Tipaza avait mis tous les moyens matériels : 2 bulldozers, 3 rétrochargeuses, 1 chargeur et 17 camions pour procéder au transfert des familles recensées, nécessiteuses de logements. Les équipes de Sonelgaz se trouvaient sur le site pour récupérer les câbles électriques et couper l'énergie électrique de « cette verrue », qui se trouvait dans le décor immédiat du monument historique. Un programme comprenant 300 logements et des équipements publics sera construit sur ce site paradisiaque de 5 ha, juste après la démolition de l'ensemble des habitations précaires. Une fois rétablie dans son ancienne architecture, la ferme de Sitgès, ce monument historique inscrit sur les livres de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale créera, sans aucun doute, une activité économique et culturelle très attractive. Il constituera l'une des haltes dans l'itinéraire du président Bouteflika lors de sa prochaine visite de travail dans la wilaya de Tipaza. C'est jeudi, à 18 h, que s'est achevé le recasement des 55 familles et la démolition de leurs habitations. De belles perspectives s'annoncent donc pour cette commune déshéritée de Messelmoune. Néanmoins, le problème de financement pour la réhabilitation entière de la ferme Sitgès reste posé, et ce projet en mesure de fructifier les ressources de la commune dans ce cas précis risque de traîner encore des années, si les parties impliquées ne s'y mettent pas.