Ici commence la route de la libération de la France, de l'Europe et du monde du joug nazi ». C'est l'inscription qui a été laissée sur une plaque commémorative collée sur la stèle qui se dresse à l'entrée de la ferme Sitgès. Cette dernière avait enregistré les visites de plusieurs délégations étrangères au lendemain de l'indépendance de l'Algérie. La ferme Sitgès est implantée à l'ouest de la localité côtière de Messelmoune, qui se trouve à l'ouest de Cherchell (21 km environ). Elle avait abrité une rencontre ultrasecrète présidée par le général américain Mark Wayne Clarck, qui avait regroupé des Américains, des Anglais et des résistants français, exactement le 22 octobre 1942. D'ailleurs, le général américain était arrivé secrètement à bord du sous-marin Seraph le 20 octobre 1942 à 1h30. Il faisait nuit. Le général Clarck et ses compagnons avaient quitté la ferme en toute sécurité, grâce au concours de la résistance nord-africaine, le 22 octobre 1942 à 5h30. Cela s'était passé alors que la France était dirigée par le maréchal Pétain. L'objet de cette séance de travail, qui avait réuni les Américains, les Anglais et les résistants français, consistait en l'étude définitive des derniers détails relatifs à la mise au point de l'opération « Torch », inhérente au débarquement des armées alliées contre les forces nazies. La ferme Sitgès était livrée au vandalisme, à l'occupation illicite des lieux par des familles et aux diverses dégradations. Mohamed Ouchen, wali de Tipaza, alors fraîchement installé, lors de sa visite d'inspection et de travail dans la daïra de Gouraya, avait pris fermement des mesures pour réhabiliter cet important monument historique de résistance contre les nazis, et qui est bâti à Messelmoune. En premier lieu, les 38 familles qui avaient squatté la ferme Sitgès ont été relogées dans des bâtiments à Messelmoune. En second lieu, une étude de réaménagement de l'espace et de mise en valeur du site a été engagée. Une enveloppe financière d'un montant de 5 millions de dinars avait été allouée par la wilaya, qui avait permis par la suite d'entreprendre des travaux et avait abouti à l'aménagement de l'espace commémoratif. L'intervention au niveau de l'ensemble de la ferme exige un financement important. La ferme Sitgès de Messelmoune est d'abord un lieu de mémoire qui a constitué un point de départ pour une action, qui est aujourd'hui inscrite dans l'histoire de l'humanité durant une période bien déterminée, un site malheureusement laissé à l'abandon depuis l'indépendance. La décision prise par le wali de Tipaza signifie la volonté actuelle de l'Etat algérien pour redéfinir le rôle de résistance de l'Algérie au moment où le nazisme était à la conquête des territoires. Les générations algériennes ont le droit de connaître le riche passé historique de leur pays. Transformer la ferme Stigès en un monument historique, en mesure d'accueillir des pélerins, constitue l'une des actions qui demeurera à l'actif du développement du tourisme culturel dans la wilaya de Tipaza, telle est l'ultime étape qui reste à franchir par les initiateurs de ce projet. Une ambition qui nécessite des moyens qui dépassent ceux de la wilaya de Tipaza. Selon certaines sources qui restent à confirmer, ce monument historique de dimension mondiale fera l'objet d'une halte lors de la visite de travail que le président Bouteflika compte effectuer incessamment dans la wilaya de Tipaza, probablement au mois d'août.