Il est né le 27 mars 1972 au village d'Aït Kheir, dans la commune d'Aït Khelili, Mekla. Déterminé, sociable et très ouvert, Hakim Tidaf ne cesse de progresser, en enchaînant les succès. Quatre œuvres, bien prisées sur le marché, sont à son actif. Hakim, d'un cœur franc, n'a pas hésité à répondre à nos questions. Pourquoi chantez-vous ? Rires ! Cette question, je me la pose aussi. Généralement, un artiste chante pour dire quelque chose et pour s'exprimer. C'est le cas d'un peintre, par exemple. Et même pour aider la société par la transmission des messages, un chanteur remémore les esprits et parfois découvre des choses. Les auditeurs suivent à la lettre leurs idoles. Dès lors, on doit choisir les mots. La chanson est également un don. Lorsqu'on a débuté, on n'a pas su pourquoi nous faisions ça (chanter), mais après, on essayait tant bien que mal d'être utile. Par exemple, apaiser nos tensions et celles de notre public. En un mot, le chanteur est le miroir de la société. Par rapport à quoi Hakim Tidaf se distingue-t-il des autres ? La musique ? Il n'y a qu'une seule. Cependant, chacun a ses propres idées et sa façon de penser. Aussi la manière de traiter les thèmes diffère. Le cachet d'un chanteur, c'est certainement sa voix. Après la sortie de ma première cassette, les gens me disaient que je ressemble à Hassan Ahrece. A partir de là, on doit s'imposer avec nos qualités et nos défauts. Je ne dirais pas que j'ai créé un style, le mien est un mélange de différents styles, de ceux d'Enrico Macias, d'Idir, de Chérif Kheddam. Car ils sont des géants. Des écoles ! Quelle est, selon vous, la situation actuelle de la chanson kabyle ? Je ne peux pas la juger. C'est au public de le faire. C'est à lui seul de dire ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. Si un album ou une K7 se vend bien, cela veut dire que le public l'a accepté. On n'est pas vraiment cultivé, nous les chanteurs, dans la musique, pour donner une analyse correcte et entière. La musique algérienne a perdu, ces dernières années, plusieurs de ses piliers, qu'en dites-vous ? Oui ! la disparition d'El Hachemi Guerouabi, de Kamel Messaoudi et surtout celle de Matoub Lounès nous ont beaucoup touchés. Matoub est pour moi le chanteur du siècle. Il a révolutionné sa société. Le défunt Kamel Messaoudi a beaucoup fait pour moderniser le chaâbi en introduisant quelques touches (arpège), du style espagnol (flamenco). Un mot sur votre prochaine K7 ? Elle sortira, Inchallah, bientôt. La première est sortie en 1999, intitulée Iruh, la seconde, de 2000, est sous le titre Tamazight enni. Les deux dernières, celles de 2003 et 2005 ont été intitulées respectivement Tiziri et Midemekhtagh. Je souhaite que cette 5e cassette sera à la hauteur et plaira à mon public.