L'union de wilaya UGTA de Tizi Ouzou a rendu publique une déclaration au vitriol, à l'occasion de la célébration du 51e anniversaire de la création de la Centrale syndicale. Les syndicalistes ont tiré à boulets rouges sur les autorités, responsables d'une situation économique désastreuse, ayant « engendré de nombreux conflits au niveau de notre wilaya ». L'union de wilaya dénonce le « mutisme révélateur et le mépris des autorités en place, et la remise en cause du libre exercice du droit syndical ». La déclaration poursuit : « La région ne se suffit pas de discours creux annonçant l'octroi d'enveloppes financières conséquentes sans que ces dernières ne soient réellement utilisées à l'endroit des besoins réels ? » La remise en cause du droit syndical peut être illustrée par le licenciement, ces derniers mois, de la présidente du comité de participation de la briqueterie de Fréha, une décision qui est rendue possible par la déliquescence des moyens et des instruments de protection des travailleurs. L'union de wilaya vilipende la politique économique et le discours officiel qui tend à occulter la réalité, celle du chômage galopant et de la misère sociale. « La soi-disant politique d'emploi et de réinsertion (filet social, pré-emploi, Esil, emplois des jeunes…) se traduit par des mécanismes aux conséquences dévastatrices, tendant à réhabiliter en toute légalité l'exploitation et l'esclavage ». La position de l'UGTA est radicale s'agissant des dispositifs de soutien à l'emploi qui sont en train de devenir la règle dans le recrutement des jeunes, diplômés ou non. Les syndicalistes de Tizi Ouzou réclament une « attention particulière pour la relance économique dans notre région, par le désenclavement de tous les espaces utiles à l'investissement, la mise à niveau des entreprises existantes, la prise en charge effective des zones d'activité et des zones d'extension touristique ». La déclaration souligne le développement impératif de l'agriculture de montagne, au moment où des centaines de dossiers d'investissement dans ce secteur moisissent dans les tiroirs des institutions financières et des organismes chargés de soutenir l'investissement. L'UGTA souligne, en outre, « l'urgence de voir le port d'Azeffoun retrouver sa vocation première par la construction d'une voie ferrée qui lui permettra un développement conséquent ».