L'Algérie et la Grande-Bretagne ont procédé, hier à Alger, à l'échange des instruments de ratification des accords relatifs à l'entraide judiciaire, en matière pénale, civile, commerciale et d'extradition. « Ces accords, en matière d'entraide judiciaire, permettront aux deux pays de travailler sur une base solide pour l'avenir », a déclaré à l'APS l'ambassadeur britannique, Tesoriere Andrew, à l'issue de la cérémonie d'échange des instruments qui s'est déroulée au siège du ministère des Affaires étrangères. L'ambassadeur britannique a souligné que ces accords, « bénéfiques » pour les deux pays, « ont été concrétisés à la faveur de la visite du président Bouteflika en juillet 2006 en Grande-Bretagne ». Il a également mis l'accent sur le long processus ayant conduit à la ratification de ces accords, relevant « les relations de confiance et la patience dont ont fait preuve les deux parties », pour aboutir à l'échange de ces instruments relatifs à l'entraide judiciaire. Le directeur général des affaires consulaires du ministère des Affaires étrangères, Rabhi Hassen, a indiqué pour sa part que ces instruments juridiques « trouveront leur prolongement dans la réalité, dans l'avenir, notamment dans la mise en œuvre du processus de rapprochement des appareils judiciaires des deux pays ». Une chose paraît certaine, les autorités algériennes ne devraient pas tarder, maintenant qu'elles ont conclu des accords d'extradition avec Londres, à enclencher la procédure en vue d'obtenir l'extradition de Abdelmoumen Rafik Khalifa, le principal accusé dans l'affaire Khalifa. Pour preuve, le ministre de la Justice aurait déjà évoqué la question avec l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Alger lors d'un tête-à-tête au début du mois. La rencontre qui, dit-on, a eu lieu à la demande de l'ambassadeur britannique a constitué, selon certaines sources proches du dossier, l'amorce de la mise en œuvre de la procédure d'extradition de Abdelmoumen Rafik Khalifa, réfugié à Londres depuis 2003. L'ancien golden boy, 40 ans, est jugé actuellement par contumace par le tribunal criminel de Blida, notamment pour « faillite frauduleuse », « détournement de fonds publics » et « constitution d'association de malfaiteurs ». Abdelmoumen Rafik Khalifa a affirmé, pour sa part, dans un entretien accordé il y a plusieurs semaines à l'hebdomadaire Al Mohaqiq, qu'il avait obtenu « l'asile politique » en Grande-Bretagne et ne craignait pas d'être extradé vers l'Algérie.