La police britannique a prorogé jusqu'au 22 mai prochain la liberté sous caution pour Abdelmoumen Khalifa, ex-patron du groupe Khalifa, qui s'est présenté, hier, devant les services de police de Scotland Yard dans le cadre d'une enquête sur le blanchiment d'argent et le séjour irrégulier. Un porte-parole de la police de Londres avait lancé au début du mois en cours cette phrase qui en dit long sur le cours que devra prendre cette affaire : "le Royaume-Uni n'est pas un refuge pour criminels" Ce pays serait prêt à recevoir toute demande d'extradition de personnes poursuivies par la justice, souligne cet interlocuteur avant d'ajouter que des "policiers de l'unité du crime économique avaient, le 27 février, arrêté un homme de 40 ans sur des soupçons de blanchiment d'argent", précisant qu'il a "été remis en liberté sous caution et doit se présenter le 20 mars dans un poste de police de Londres". Il y a lieu de rappeler que l'Algérie et la Grande-Bretagne sont liées par des accords relatifs à l'entraide judiciaire en matière pénale, civile, commerciale et d'extradition dont les instruments ont été échangés fin février à Alger. En Algérie, Abdelmoumen Khalifa risque fort de s'écrouler sous le poids des nombreux griefs retenus contre lui, à savoir "l'association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels". Jugé par contumace pour faillite frauduleuse, Khalifa fait, depuis, l'objet d'un mandat d'arrêt international lancé par l'Algérie qui réclame son extradition. Exilé à Londres depuis la chute de son empire financier en 2003, Rafik Khalifa a été arrêté le 27 février par Scotland Yard pour "séjour irrégulier et blanchiment d'argent". La nouvelle de son arrestation s'est répandue telle une traînée de poudre et les interrogations concernant son devenir ont fait la Une de l'actualité, nationale et internationale. Finalement, et sous caution, Khalifa a été libéré sous caution une semaine après son arrestation, mais l'exilé ne sera plus jamais aussi libre qu'avant. L'Algérie et la Grande-Bretagne ont mis au point, tout récemment, les instruments de ratification d'un accord d'extradition signé en juillet 2006, lors de la visite en Grande-Bretagne du président Abdelaziz Bouteflika. Cette convention publiée au Journal officiel algérien le 13 décembre dernier n'entrera en vigueur qu'après l'échange officiel de ces instruments de ratification entre les deux pays… L'hypothèse d'une commission rogatoire internationale demandée par l'Algérie pour permettre à la justice algérienne d'interroger Rafik Khalifa à Londres a été, elle aussi, mise en avant, affirment d'autres sources. Cette éventualité n'a jamais été vérifiée.