Les militants du RCD, structurés au niveau de la commune de Mohammadia (Alger), quittent le parti. La décision de démissionner « définitivement » du parti a été prise le 1er mars 2007, lors d'une assemblée générale ayant réuni plus de 110 militants. Raison invoquée : « Le président du RCD révèle de jour en jour sa véritable nature. » Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, les protestataires ne vont pas avec le dos de la cuillère, attaquant frontalement le premier responsable. « Il (Saïd Sadi) vient à la faveur du dernier congrès de donner la pleine mesure de ce dont il est capable pour pérenniser sa mainmise sur un parti qu'il ne conçoit désormais que comme son exclusif fonds de commerce », avancent-ils. Et d'ajouter : « Parce que les valeurs de démocratie, de dialogue et d'alternance, défendues en dehors du parti, ont été rapidement évacuées des structures du RCD, l'érosion de ses rangs n'a pas tardé à commencer avant d'atteindre les proportions qu'on connaît aujourd'hui. » Pour les « ex-RCD », comme souligné par Omar Chami, membre du conseil national démissionnaire, le dernier congrès « a été réglé comme du papier à musique ». « Nous avons été témoins des pires méthodes staliniennes où l'horreur est associée à l'absurde pour les résultats que l'on sait, à savoir la suppression des postes de vice-présidents, élimination de tous ceux qui à un moment ou un autre ont osé exprimer une différence », clament encore les protestataires. Contactée, la direction du parti tient à donner des « précisions de taille », selon le secrétaire national à l'information, Mohsen Belabbas. Pour notre interlocuteur, « les auteurs de la déclaration ont d'abord commis un faux et usage de faux en utilisant un cachet humide non réglementaire ». « Deuxièmement, il faut savoir que lorsqu'il y a congrès, les instances locales du parti sont automatiquement dissoutes en attendant d'élire de nouvelles instances, comme le stipule le règlement intérieur. La structure de Mohammadia, comme c'est la cas ailleurs, n'est pas encore renouvelée, donc l'assemblée générale tenue le 1er mars est illégale », signale le porte-parole du RCD. Pour le collaborateur de Saïd Sadi, cette « sortie n'est qu'une tentative de faire étouffer la gestion antérieure de Omar Chami lorsqu'il était P/APC RCD de Mohammadia ». Pour ce qui est du congrès, Mohsen Belabbas se dit « surpris » des propos avancés par les militants démissionnaires. « Les travaux ont été suivis par la presse nationale. Les journalistes avaient la liberté d'agir, en plénière et dans les coulisses, et jusqu'à preuve du contraire aucun organe n'a fait part de problèmes tels qu'énoncés par les auteurs du communiqué. » Le bureau communal de Mohammadia a toujours été un vivier de militants RCD de la fédération d'Alger.